Le manque de transparence dans la gestion de l’aide humanitaire destinée aux populations victimes des inondations a été décrié hier par le forum civil, au cours d’un atelier de partage sur un programme basé sur la cartographie des risques de corruption organisé par transparency International.
Le flou est total quand il s’agit de gestion des catastrophes au Sénégal, en particulier celles liées aux inondations. Ce constat est du Forum civil qui décrie un problème de gestion de l’aide apportée aux populations victimes des inondations. Entre politisation de l‘aide destinée aux sinistrés et gestion opaque, les acteurs en charge de cette administration ont fini de faire passer leurs intérêts avant ceux des populations, selon l’Organisation. ‘’Depuis le début des inondations, il y a eu assez de fonds et de matériels injectés, malheureusement, il n’y a pas eu de transparence, ni d’informations sur le sujet. Pourtant les populations ont besoin d’informations’’, a confié Mohamed Diongue, coordonnateur du Forum civil section Guédiawaye.
Il s’exprimait au cours d’un atelier sur le programme d’intégrité dans le secteur humanitaire organisé conjointement par le Forum civil et Transparency international. En effet, Transparency international travaille à renforcer la transparence et la redevabilité dans les opérations humanitaires avec les acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux, par le biais de sa section nationale kényane. Elle a élaboré un programme basé sur la cartographie des risques de corruption et des mesures de prévention dont le but est de s’assurer que les ressources destinées à l’aide humanitaire soient utilisées pour l’objectif prévu.
Absence de transparence et conflits d’intérêts au menu en banlieue
‘’Dans la banlieue, il y a des conflits d’intérêts apparents au niveau de la gestion des inondations. Il n’y a pas une gestion saine sur les 700 milliards du plan décennal destiné à cette gestion, car il n’y a pas eu d’évaluation sur cet argent’’, a soutenu M. Diongue, après un exposé basé sur une étude réalisée auprès des populations de la banlieue. S’il reconnaît qu’une forte pluviométrie n’a pas été enregistrée cette année, il n’en demeure pas moins que les problèmes demeurent. ‘’Allez au niveau de la banlieue, vous verrez qu’annuellement les gens sont dans les eaux. Le déplacement des sinistrés pose problème, car il n’y a pas d’information claire. Quelle est aujourd’hui le référentiel qui envoie une personne vers Jaxaay ou pas ?’’ s’est-il interrogé.
D’un intervenant à l’autre, les avis ont été unanimes. Ainsi, Nicolas Séri, coordonnateur du programme de Transparency international section Kenya dira que la situation du Sénégal reflète, comme au Kenya, un manque d’information à l’endroit des populations sur la gestion de l’aide. ‘’La politisation de l’aide qui n’est plus basée sur les besoins des populations, mais plutôt sur les intérêts politiques de tierces personnes’’. Ceci reste un gros risque observé au Sénégal, rapporte Nicolas Séri. Il a manifesté le désir de voir le ciblage de l’aide reposer sur des besoins et non sur des considérations communautaires ou politiques.