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Enquête Plus N° 990 du 1/10/2014

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Bibo Bourgi évacué en France: Un miracle politique ?
Publié le jeudi 2 octobre 2014   |  Enquête Plus


Ibrahim
© Autre presse
Ibrahim Abou Khalil dit Bibou Bourgi est le principal co-accusé de Karim Wade dans la traque des biens mal acquis.
Ibrahim Abou Khalil dit Bibou Bourgi est le principal co-accusé de Karim Wade dans la traque des biens mal acquis. Il a été obligé de se présenter au tribunal sur une civière.


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Longtemps réclamée, jamais obtenue, l’évacuation sanitaire d’Ibrahim Aboukhalil en France a finalement été autorisée par le président du tribunal chargé de juger les prévenus mis en cause par la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Pour quels motifs ? L’opinion attend d’en être informée, en espérant que la politique n’est pas passée par là !

La tactique de blocage des avocats de Karim Wade, cumulée aux besoins pressants exprimés par ceux du prévenu Ibrahim Aboukhalil Bourgi dit Bibo ont finalement eu raison des fortes réticences des juges de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) et du président dudit tribunal, Henri Grégoire Diop. Le principal complice supposé de Karim Wade a finalement été autorisé à aller se soigner en France.

Ce qui constitue un tournant capital dans le procès le plus médiatique de l’histoire politico-judiciaire du Sénégal. Bourgi est-il réellement mal en point ? A-t-on laissé filer un «malade imaginé» au risque de compromettre ledit procès ? Quelle est la durée de son séjour dans l’Hexagone ? Le tribunal a-t-il obtenu des garanties quant à l’effectivité de son retour ? Dans tous les cas, le tribunal de la Crei a-t-il finalement estimé que la pertinence des éléments factuels en sa possession suffit amplement à la poursuite du procès sans que la présence du prévenu franco-libanais en soit une entrave ?

Ce bloc questionnaire mérite que les juges s’en expliquent auprès de l’opinion publique nationale et même internationale eu égard aux ramifications extérieures du dossier de la traque des biens mal acquis. A tort ou à raison, un silence prolongé autour des conditions d’évacuation de Bibo Bourgi à Paris ne ferait qu’alimenter les supputations, relents et autres dessous d’une affaire aussi complexe que possible.

En attendant que la clarification émane du parquet de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, interrogeons un autre ensemble factuel relevant, cette fois-ci, de la politique. Tout le monde a remarqué l’activisme débordant, ces dernières semaines, du président de la République en direction de la confrérie mouride.

En un peu moins de trois semaines, Macky Sall s’est retrouvé à deux reprises en tête-à-tête avec le khalife général des mourides, Serigne Sidy Moukhtar Mbacké, à Nganda et aux Hlm, avant l’entretien d’il y a quelques jours avec Serigne Bassirou Abdou Khadre, le Chambellan du khalifat. Entre les deux parties, les signes de décrispation sont évidents au grand jour. La stratégie de rapprochement initiée par le chef de l’Etat fonctionne, en dépit de la guérilla permanente de certains groupuscules agissant aux périphéries de la confrérie.

Question : existe-t-il une relation entre les va-et-vient du chef de l’Etat auprès de Serigne Sidy et le silence intrigant d’Abdoulaye Wade, sage comme cela n’a jamais été dans ses habitudes ? Le khalife et le président de la République ont-ils trouvé un «compromis» visant à rendre possible un double sauvetage : celui de Karim Wade et celui de la face du pouvoir lui-même ?

Si ce scénario-là était celui qui a commencé à être déroulé avec l’évacuation sanitaire de Bibo Bourgi, la suite logique ne serait pas trop différente de ce qui suit : une liberté provisoire serait accordée à Karim Wade en attendant que son complice présumé veuille bien revenir au bercail pour la reprise du procès débuté depuis le 31 juillet 2014. On en serait alors à un miracle, un de ces coups de théâtre que la politique sait fabriquer au-dessus de tout.

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