Des sujets politiques et économiques constituent l'essentiel du menu des quotidiens de ce mardi.
Le Soleil et Sud Quotidien s’intéressent au classement des pays africains par l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG) 2014.
"Classé neuvième sur 52 pays, le Sénégal améliore son rang à l’Indice Ibrahim 2014", titre le journal cité en premier lieu.
L’IIGA de cette année "indique une progression du continent dans plusieurs domaines", signale Le Soleil. Il relativise cependant en citant Mo Ibrahim, le fondateur de cet indice : "Même si le tableau général a bonne allure, restons vigilants et ne cédons pas à la complaisance."
Sud Quotidien se montre euphorique : "Le Sénégal [est] le premier de la classe". "En matière de gouvernance, notre pays est en nette progression. A la 10e place en 2013, le Sénégal monte à la neuvième place sur 52 pays. (…) Les résultats sectoriels (…) constituent la preuve que notre pays fait bonne figure en matière de gouvernance", se réjouit le journal.
Il explique que les pays sont notés par l’IIGA sur la base de leurs performances en matière de "sécurité", d’"Etat de droit", de "participation", de "droits de l’homme", de "développement économique durable", etc.
La Fondation Mo Ibrahim, créée en 2006 par le milliard britannique d’origine soudanaise du même nom, affirme que "l’IIAG fournit une évaluation annuelle de l’état de la gouvernance sur le continent africain et constitue le recueil le plus complet de données quantitatives dans ce domaine".
Direct Info s’entretient avec l’économiste et ancien ministre socialiste Moussa Touré, qui voit la gouvernance sénégalaise autrement.
Cet opposant et ancien président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) estime que "l’amateurisme" et "l’incompétence" caractérisent la gestion du pays par le régime actuel.
En parlant du Building administratif, des Industries chimiques du Sénégal (ICS), de la Société africaine de raffinage (SAR) et du Plan Sénégal émergent (PSE), Moussa Touré "dresse un sévère réquisitoire contre le régime de Macky Sall", écrit Direct Info, sur la base des déclarations de l’interviewé.
Le quotidien Le Témoin ne voit non plus les choses en rose. "Banques, immobilier, assurances : main basse marocaine sur l’économie sénégalaise", titre le benjamin de la presse quotidienne sénégalaise.
Son éditorialiste, qui passe en revue plusieurs contrats liant l’Etat du Sénégal au secteur privé marocain, se demande même si le Sénégal est ou pas "une nouvelle colonie marocaine".
Le Témoin dénonce "cette coopération du cheval et du cavalier, dans laquelle notre pays est la monture".
Parlant de politique, Le Quotidien annonce que "le procureur de la République serait prêt (…) à donner un avis favorable à la libération de Samuel Sarr, suite à une deuxième requête introduite par les avocats de ce dernier".
"Samuel Sarr fait cap vers la liberté", titre le journal, en faisant allusion, par un jeu de mots, à la prison du Cap Manuel, à Dakar, où est détenu l’opposant et ancien ministre PDS.
Il rappelle que M. Sarr est en détention pour avoir "attribué au chef de l’Etat un relevé bancaire (…) affichant un solde de 14 millions de dollars", environ sept milliards de francs CFA.
Walfadjri s’intéresse à la majorité présidentielle. "Macky gâte ses alliés", titre-t-il, en ajoutant que "chaque parti membre de BBY recevra [désormais] un million de francs CFA par mois". Il s’agit des partis membres de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), qui ont fait élire Macky Sall au second tour de l’élection présidentielle de 2012.
M. Sall "a remis un montant d’un million de francs CFA à chaque parti de la [majorité], en attendant d’institutionnaliser le geste", écrit le même journal.
La Tribune signale que le président Sall sera "en roue libre pour 2017". Il fait allusion à la prochaine élection présidentielle. "C’est le vide autour de lui", signale le journal.
Le rapport 2013 du Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui a été remis au chef de l’Etat depuis plusieurs jours, signale que "le chômage des jeunes au Sénégal constitue une vulnérabilité sociale à même d’exposer la société à toutes sortes de menaces, de manifestations violentes et émeutières".
Cette mise en garde fait croire au même journal que la présidente du CESE, Aminata Tall, est "au chevet" du président de la République.