Le Sénat est mort ! Vive le Haut Conseil des Collectivités Locales ! Le président de République, Macky Sall a clos le débat sur un éventuel retour du bicaméralisme au Sénégal. Pour annoncer la création d’une telle institution, le Chef de l’Etat a préféré envoyer son conseiller technique à la RTS pour l’annoncer à ses compatriotes.
La levée de boucliers que l’idée de la réinstallation du Sénat a suscitée, a poussé le président de la République à réagir. Par l’intermédiaire de son conseiller technique, Diamé Diouf, Macky Sall a définitivement enterré le Sénat et par la même occasion, annoncé la création du Haut Conseil des Collectivités locales (HCCL).
«Le sénat a juste fait l’objet d’une interpellation lors de la rencontre entre le président de la République et les membres de la coalition Benno Bokk Yaakar», a tenu d’emblée à expliquer lors du journal de 20 heures de la RTS, Diamé Diouf.
Et le conseiller technique du Chef de l’Etat d’ajouter : «le Président de la République a naturellement indiqué que cette question pouvait être posée et débattue. Maintenant, entre poser la question et débattre de la question, je pense qu’il y a un grand fossé à ce niveau là».
«Les commentaires qui ont donc été entendus un peu partout ne sont pas conformes à la réalité», souligne M. Diouf avant de trancher net : «le président de la République n’est pas dans une dynamique de restaurer le sénat. Et ça c’est clair !»
«En revanche, s’est-il empressé de préciser, il y a des dispositions qui sont en train d’être prises pour l’installation du Haut conseil des collectivités locales conformément aux dispositions du code général des collectivités locales, c’est cela qui est conforme à la réalité».
«Le haut conseil des collectivités locales, fait remarquer Diamé Diouf, a été bien mentionné dans le code général des collectivités locales comme une institution. Sous ce rapport, son mode de fonctionnement a été donc bien défini et à ce niveau là ce sont les élus locaux qui seront au niveau de cette chambre comme le stipulent les dispositions du code général des collectivités locales».
Rappelons que cette idée avait suscité de vives contestations chez les détracteurs du régime de Macky Sall qui voit sans sa volonté supposée ou réelle de ressusciter le Sénat, une simple stratégie pour caser sa clientèle politique et des membres de la coalition BBY qui sont toujours en attente pour le partage du pouvoir.
Pis, même des membres de son camp, avaient désapprouvé le retour d’une telle institution.
Dans l’édition de Sud Quotidien d’hier, Moustapha Diakhaté a qualifié le Sénat d’institution «maléfique» qui n’apporte «aucune valeur ajoutée aux institutions de la République». Par la même occasion, le président du groupe parlementaire BBY a conseillé le président Macky Sall a créer le HCCL.
Des Etats-Unis où elle se trouve présentement, l’ancienne Premier ministre, n’a pu se retenir. Aminata Touré désapprouve non seulement le retour du Sénat, mais aussi la création de toute autre nouvelle institution. «Il ne faut surtout pas faire revenir le Sénat. J’ai même fait le plaidoyer pour supprimer le Sénat. Aujourd’hui, le Sénégal n’a pas besoin d’une institution supplémentaire. Ce n’est pas opportune, d’autant que ça engorge beaucoup d’argent. Ce qu’il faut, c’est de faire fonctionner bien les autres institutions, telles que l’Assemblée nationale, le Conseil économique social et environnemental (Cese)… », a martelé sur les ondes de la RFM, Mimi Touré.