Après plus d’une semaine d’audition de l’ex-directeur général de Abs, les organisations de droits de l’homme brisent le silence. La Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) et Amnesty international Sénégal (Ais) s’indignent face à la persistance des interrogatoires que «Aliou Samba Diassé continue d’endurer» de la part de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et des avocats constitués dans l’affaire Karim Wade.
Ce, souligne-t-on dans un communiqué, nonobstant l’état de santé «alarmant» du complice présumé de l’ancien ministre. Ces organisations dirigées respectivement par Assane Dioma Ndiaye, Aboubacry Mbodj et Seydi Gassama condamnent «la façon dont les interrogatoires sont en train d’être menés et assimilent l’épreuve à des actes de torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants». En conséquence, la Lsdh, la Raddho et Ais interpellent l’Etat du Sénégal pour qu’il veille au «strict respect de ses obligations positives découlant de l’article 7, alinéa 1er de la Constitution nationale de 2001 : ‘’La personne humaine est sacrée. Elle est inviolable. L’Etat a l’obligation de la respecter et de la protéger’’».
Il y a quelques jours, la Raddho avait exprimé sa «vive préoccupation» face au refus catégorique des autorités judiciaires de la Crei d’accorder l’autorisation à l’autre co-inculpé de Karim Wade, Bibo Bourgi, d’aller se soigner en Europe où «le plateau est plus élevé». L’organisation avait rappelé que «la vie d’une personne prime sur les raisons évoquées» par Henri Grégoire Diop et Cie.