Mauvaise nouvelle pour la santé des Africains. Du 26 mai au 4 juin dernier, la pêche aux faux médicaments a été bonne. De Cotonou (Bénin) à Dar es-Salaam (Tanzanie), quinze ports du continent africain ont fait l'objet d'un sévère contrôle douanier lors de l'opération «Biyela 2» («encerclement» en zoulou) lancée par l'Organisation mondiale des douanes (OMD) et l'Institut de recherche anticontrefaçon des médicaments (Iracm).
Sur 290 conteneurs inspectés, 40 % contenaient de faux produits. Antalgiques, antibiotiques, anti-inflammatoires, antituberculeux… 113 millions de médicaments contrefaits ont été saisis.
«La plupart des cargaisons provenaient de Chine et d'Inde», a indiqué lundi l'OMD en révélant l'opération. Ces trafics, organisés par de petits groupes de truands ou par des bandes plus organisées, sont en progression continuelle, a précisé Bernard Leroy, directeur de l'Iracm.
Des contrôles quasi inexistants
Le crime organisé lié aux médicaments a malheureusement de quoi séduire. Le retour sur investissement est «spectaculaire». Alors que 1000 dollars investis dans le trafic de drogue rapportent 20.000 dollars, le gain dans la contrefaçon de médicaments peut atteindre 200.000 à 500.000 euros, estime Bernard Leroy.
Pis, il est beaucoup plus facile de faire circuler des comprimés multicolores à l'aspect inoffensif que de la drogue, traquée par les polices de nombreux pays. Enfin, les risques liés à ce trafic sont faibles. Les contrôles sont quasi inexistants et, en cas de procès, les peines sont souvent symboliques. De quoi faire réfléchir des mafias à la recherche de nouvelles activités. Le principal cartel de drogue mexicain songerait ainsi à s'y reconvertir.