Face aux conséquences des changements climatiques, le Sénégal doit développer des stratégies novatrices intégrées de financement, pour faire face aux impacts sur les ressources liées aux secteurs clés de son économie.
Cette recommandation a été formulée mercredi à Dakar par Salif Touré, représentant en Afrique de l'Ouest et du Centre du Mécanisme mondial de la Convention des Nations unies sur la désertification (CNULCD).
‘’Le Sénégal doit mettre en place des cadres d’investissement intégrés visant à mobiliser les ressources nationales, bilatérales et multilatérales pour accroître l’efficacité et l’impact des interventions’’, a-t-il notamment dit.
Il intervenait lors d’un atelier de validation de la stratégie financière intégrée pour la gestion durable des terres au Sénégal.
Il a appelé à cette occasion à ''intensifier les efforts en vue de mobiliser les ressources financières auprès des institutions financières, des mécanismes et des fonds internationaux pour combattre la désertification’’.
D’après lui, cela doit être soutenu par l’accès des pays parties touchés à la technologie et à un financement adéquat des incitations économiques et politiques.
Le Sénégal et le Mécanisme mondial ont signé, en août 2012, un accord de coopération portant sur la mise en oeuvre d’un programme d’appui ayant pour objectif principal l’élaboration de la stratégie intégrée de financement des actions de gestion durable des terres, a-t-il indiqué.
Selon Salif Touré, des résultats de cet accord, l'on espère mieux intégrer la gestion durable des terres dans les processus politiques, macro-économiques, budgétaires, sectoriels et transversaux.
L'économiste Malick Sané propose pour sa part de faire un lobbying auprès des partenaires techniques et financiers du secteur, pour accroître les ressources financières nécessaires à la mise en œuvre des actions de gestion durable des terres.
Il a déploré l’insuffisance de l’intégration et de l’harmonisation des différentes politiques sectorielles liées au développement durable. '‘Le financement interne provient des fonds publics, municipaux et nationaux ainsi que des ressources financières privées’’, a-t-il indiqué.
Ainsi, pour couvrir les besoins considérables de financement de la gestion durable des terres, il faut, dit-il, une meilleure mobilisation de ressources nouvelles et additionnelles, qui sont indispensables.
‘’Elles peuvent être obtenues par la mise en place de mécanismes innovants, notamment les échanges de créances, miser aussi sur la labellisation écologique, entre autres’’, a estimé l'économiste.
M. Sané, qui présentait le rapport préliminaire de l’étude stratégique de la mobilisation des sources potentielles de financement et la gestion durable des terres au Sénégal, a estimé qu’il est utile de renforcer les capacités des acteurs sur les questions liées au développement durable et l’économie verte.
‘’Il faut également identifier les portes d’entrée pour une meilleure intégration des plans sectoriels dans les politiques, stratégies et programmes liés au commerce, améliorer la coordination des partenaires techniques financiers, pour arriver à plus d’efficacité de leurs interventions’’, a recommandé Malick Sané, qui est par ailleurs le directeur du laboratoire de politiques commerciales.