Dakar (Sénégal) - Le Sénégal occupe une bonne place dans le classement des pays signataires des conventions et lois internationales, mais il a du mal à harmoniser ces dernières avec ses propres lois, a déclaré mercredi à Dakar, Khady Bâ, membre de l'Association des juristes sénégalaises (AJS).
"Le Sénégal est bien classé pour ne pas dire qu'il est champion parmi en matière de ratification des lois et conventions internationales. Mais son principal problème, c'est l'harmonisation de ses lois nationales aux conventions et lois internationales", a notamment dit Khady Bâ.
Il faisait une présentation sur les généralités des droits humains au Sénégal au cours d'une rencontre de l'AJS avec les prestataires de santé sur les "enjeux sanitaires et droit à la santé de la reproduction des femmes".
Il se pose également un problème d'application et d'effectivité des conventions internationales au Sénégal, a-t-il souligné, expliquant que c'est cela qui justifie "l'interdiction de l'avortement, même celui dit médicalisé" dans le pays.
Or, selon Fatou Kiné Camara, présidente de l'association des juristes sénégalaises (AJS), cette interdiction engendre l'avortement clandestin qui altère de façon irrémédiable la santé des femmes.
"Au Sénégal, l'infanticide constitue 64% des motifs d'incarcération des filles âgées entre 13 et 18 ans. Il est pour 20% chez les femmes âgées entre 18 et 35; pour 40% chez celles âgées de 25 à 30; contre 10, 6% chez les femmes âgées de 30 à 40 ans, et de 3, 8% chez les femmes âgées de 40 à 60 ans", a expliqué Mme Camara.
Selon elle, même les femmes dans les liens du mariage sont touchées par le problème de l'infanticide. "C'est une honte pour le Sénégal de figurer parmi les pays où on ramasse le plus de bébés dans des poubelles", a-t-elle déploré.