La Cité Mamelles de Ouakam a perdu son calme légendaire ces dernières semaines, à cause d’un résident du quartier, qui entreprend d’y construire encore un autre immeuble, mais cette fois-ci au cœur même d’une des ruelles de la cité. Ce que les autres résidents n’entendent pas de cette oreille et multiplient les initiatives, pour l’arrêt «immédiat» des travaux.
Des résidents de la Cité Mamelles de Ouakam ne s’expliquent toujours pas le choix d’un des leurs de construire un immeuble au cœur même d’une des ruelles de la cité (voir photo). Ce choix jugé «irrationnel» et «inacceptable» risque de dégénérer entre voisins, si l’autorité ne prend pas ses responsabilités. Déjà, les premiers fondements du bâtiment ont été nuitamment détruits, avant que le propriétaire de la controversée construction ne se paie les services de vigiles, pour veiller sur son bien. Aujourd’hui, les constructions se poursuivent à pas de charge, même pendant les week-ends, pour les achever au plus vite. Ce qui irrite davantage une bonne partie des résidents, qui a déclaré devant la presse, samedi, qu’elle est sur le pied de guerre et qu’elle ne se laissera pas faire. Une marche est ainsi annoncée pour cette semaine et il n’est pas exclu que le dossier soit transféré devant la justice. Bref, ces résidents, qui se sont organisés en collectif, sont très remontés et disent ne pas exclure une «main invisible», qui aurait permis au propriétaire de disposer de documents domaniaux.
Abdoulaye Thiaw, désigné porte-parole du jour, exprime le désarroi collectif : «Il ne faut pas que tous les espaces soient transformés en habitation. C’est la raison pour laquelle, on réclame ce droit de disposer d’un espace, en tant qu’habitants de la cité. (…) C’est pourtant un habitant de la cité qui y construit cet immeuble, qui va avoir trois niveaux. Nous ne connaissons pas par quel truchement, il s’est procuré des papiers. D’après nos investigations, ce terrain qu’il a acquis frauduleusement, n’a pas été déclassé et ne fait pas l’objet de changement de destination. Donc, nous considérons que c’est une construction irrégulière. Même si des personnes tapies dans l’ombre ont pu lui procurer des documents, lesdits documents sont des faux. Nous pensions en avoir fini avec ce genre de pratiques, depuis l’avènement de Macky Sall au pouvoir. D’ailleurs, nous l’interpellons en tant que chef de l’Etat et interpellons les autorités compétentes, notamment le Préfet de Ouakam, pour notifier à ce monsieur, l’arrêt de ses travaux, avant que la situation ne s’empire.»
M. Thiaw a tenu ces propos sous une pluie battante en compagnie d’autres membres du collectif et devant les maçons, qui semblaient ne point se soucier d’eux. Cette rencontre avec la presse, qui est la deuxième du genre en l’espace de deux semaines, est assez illustrative de la détermination du collectif à mener le combat jusqu’à ce que l’autorité compétente arrête ces travaux qui peuvent à terme, gêner le décor et troubler la mobilité des riverains.