Alioune Samba Diassé est revenu à barre. Les questions ont porté sur la constitution de Abs Sa dont il était le directeur général et Abs Corporate, société dans laquelle il possédait 50% des actions tout comme Bibo Bourgi en tant que directeur commercial. Aux questions de Me Aly Fall, avocat de la partie civile (Etat), il répond qu’il ne se souvient pas de la date de création de l’entreprise.
«Le crédit de 627 millions nous permettait d’avoir un peu d’argent. Les bus ont été envoyés suite à un document de la banque. Par rapport aux dates de la société, vous êtes en train de lire un document que je n’ai pas sous les yeux», indique-t-il. Il ressort des investigations que les bus ont été acquis bien avant l’obtention du crédit bancaire validé par le Conseil d’administration le 2 décembre 2002.
Interrogé sur les relations entre Abs et Abs Corporate, le présumé complice de Karim Wade renseigne que Abs Sa s’occupait du transport des passagers. Alioune Samba Diassé déclare qu’il avait avec Cobus, un contrat d’exclusivité portant sur la commercialisation des bus de piste en Afrique de l’Ouest. Ainsi, au nom de Abs, il a transféré ledit contrat à Abs corporate. «Je n’ai pas été motivé pour faire ce contrat. La vente des bus était une exigence pour garder le contrat. Donc, il fallait créer une société pour aller à l’International. Ce qui fait que Abs payait à Abs corporate pour avoir des bus», souligne M. Diassé.
Abs a versé à plusieurs reprises des sommes avoisinant 300 millions de francs Cfa à Abs corporate. M. Diassé avoue que c’était pour acheter de nouveaux bus. Par ailleurs, les deux entreprises étaient également liées par un contrat d’assistance technique, la réparation des bus en panne par exemple. «En 2006, j’avais dénoncé le contrat parce qu’il me coûtait très cher. En le rompant, j’ai payé plus de 10 millions à Abs corporate.» précise-t-il. Etant actionnaire de Abs corporate, l’homme d’affaires avait droit aux comptes. Cependant, il lui a été impossible de disposer des bilans financiers de cette entreprise malgré ses demandes.
«Bibo vous édifiera»
«J’ai demandé qu’on fasse des comptes en 2010. Je n’ai pas eu de réponse. Quand j’ai demandé en 2011 à ce qu’on fasse les comptes, Bibo a quitté Abs corporate en disant qu’il n’était plus intéressé», informe-t-il. A la question de savoir s’il a été désintéressé par l’entreprise, M. Diassé répond : «Je ne sais pas. Je ne n’ai rien à dire sur la rupture entre Bibo et moi. Je n’avais pas le temps de réfléchir sur cette question parce que j’étais en prison.» Quant à l’actionnaire Fatou Babou, actionnaire de Abs à hauteur de 10%, le présumé complice soutient qu’elle est digne de confiance. «Je la connais depuis plus de dix ans. Je ne me reproche rien. Et j’assume tout ce que j’ai fait. J’ai demandé des services à quelqu’un et cette personne a accepté en toute lucidité de m’aider. J’ai travaillé avec plusieurs personnes. J’ai toujours réparé des bus avec des techniciens étrangers. Je n’ai jamais reçu de dividendes de cette société. Bibo nous édifiera», lance-t-il.
