Le Sénégal a décidé d’accélérer la validation de l’avant-projet de loi sur le régime des armes légères et munitions et son décret d’application ainsi que le lancement officiel de la collecte, de la destruction et le marquage des armes légères. Cette décision participe à lutter contre la prolifération de celles-ci et les petits calibres. Le combat se chiffre à plus de 4 milliards de francs Cfa.
C’est un fléau en Afrique de l’Ouest : La prolifération et la circulation des armes légères de petits calibres inquiètent les autorités. Cette inquiétude est surtout exacerbée par la situation politico-sécuritaire qui règne dans cette sous-région instable avec des frontières très poreuses. Ces nombreux conflits armés incitent à l’acquisition d’armes obtenues le plus souvent de façon illicite dans des armureries clandestines.
Aujourd’hui, le Sénégal tente de circonscrire ces risques. Depuis hier, la Commission nationale de lutte contre la prolifération et la circulation illicites des armes légères et de petits calibres, avec l’appui de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (Onudc), a entamé à Saly un atelier pour réfléchir sur ce fléau. Ce qui préoccupe les experts, c’est la loi sur le régime des armes et munitions et son décret d’application. A leurs yeux, la loi 66-03 du 18 janvier 1966 et son décret d’application 66-889 du 17 novembre 1966 sont devenus obsolètes à cause de la montée de l’insécurité et la multiplication des crimes transfrontaliers. Selon Marco Teixeira de l’Onudc, «les objectifs en terme général, c’est de définir, développer et promouvoir l’application des standards les plus élevés en matière de cadre juridique relativement au contrôle de la fabrication et des trafics illicites des armes à feu». Pour lui, «cette rencontre vise à asseoir un cadre normatif apte à faciliter les investigations, les procédures de recherche, de saisie et confiscation, le traçage des armes à feu, les liens entre armes à feu, terrorisme et blanchiment d’argent et la mise en œuvre de la coopération internationale».
4 milliards mobilisés
Le ministre des Forces armées, Augustin Tine, estime que sans «sécurité, il n’y a pas de développement». Face à l’emploi abusif des armes légères de petits calibres, il informe que le Sénégal va augmenter l’effectif des Forces armées. Dans son discours, on a retenu la promesse de toilettage de l’arsenal juridique avec la déposition de l’avant-projet de loi sur la table de l’Assemblée nationale dans les prochaines semaines. Après ce processus législatif, le président de la République pourra signer le décret d’application.
L’Onudc a également décidé d’accompagner la Commission nationale de lutte contre la prolifération et la circulation illicites des armes légères et de petits calibres du Sénégal dans le déroulement de son plan d’actions. Pour stopper cette mafia qui menace la paix et la sécurité du pays, plus de 4 milliards de francs Cfa ont été mobilisés pour lancer 65 activités sur les cinq années à venir. Il s’agit d’une campagne d’information et de sensibilisation sur la loi auprès des populations et le lancement de la campagne d’information et de collecte des armes légères et de petits calibres. Pour collecter, détruire et marquer les armes au Sénégal, même si on ne connaît pas exactement le nombre d’armes en circulation, l’Etat a mobilisé des ressources financières, techniques et humaines. «Et tout est déjà fin prêt», soutient-on.