La prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre menacent la stabilité au Sénégal et dans la sous-région ouest-africaine, a estimé le ministre des Forces armées, Augustin Tine, jeudi, lors de la cérémonie d’ouverture officielle de l’atelier de validation de l’avant-projet de loi sur le régime des armes et des munitions et de son décret d’application.
‘’Aujourd’hui, nous nous sommes rendus compte qu’il y a énormément d’armes à feu qui circulent dans nos pays et ceci peut être, très rapidement, une source de déstabilisation de nos pays'', a dit M. Tine.
''Nous avons besoin de stabilité et de sécurité, c’est pour cette raison qu’il est tout à fait normal que des armes qui y circulent soient collectées et détruites, notamment toutes celles qui sont détenues illicitement et de procéder à leur marquage’’, a-t-il souligné.
La rencontre de trois jours (du18 au 20 septembre) se tient à Saly-Portudal (Mbour, ouest). Elle a pour objectifs, entre autres, de mettre en œuvre le Plan d’action national de lutte contre les armes légères et de petit calibre et le lancement de la campagne de sensibilisation, d’information et de collecte d’armes légères et de petit calibre.
Elle est organisée à l’initiative de la Commission nationale de lutte contre la prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC), avec l’appui de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (ONUCD), pour apporter ‘’une réponse législative pertinente’’.
‘’Aujourd’hui, c’est un travail il important qui est en train d’être fait pour la sécurité dans notre pays et dans la Sous-région, pour nous conformer aux Conventions de la CEDEAO et des Nations-Unies ainsi qu’au Traité sur le commerce des armes'', a ajouté M. Tine.
''La situation à nos frontières et celle au nord du Nigeria ont pour dénominateur commun cette disponibilité des armes légères et de petit calibre entre les mains d’acteurs non autorisés auxquels elle donne des atouts indéniables, les transformant en une menace à l’intégrité du territoire mai aussi au développement’’, selon lui.
Mais pour Me Hélène Cissé, avocate au barreau de Dakar et consultante de l’ONUDC, ''force est de constater que de plus en plus, la disponibilité des armes légères, aggravée par une circulation illicite est préoccupante’’ pour le Sénégal qui se trouve dans une région réputée instable''.
Selon elle, les raisons de ces affrontements sont ‘’naturellement incitatives à l’acquisition d’armes obtenues, le plus souvent, de façon illicite''.
''Ces raisons ont pour dénominateurs communs : conflits ethno-religieux, problème sociopolitique, vol de bétail, banditisme, entre autres. Il s’y ajoute que le Sénégal, à l’instar des autres pays, souffrent de la porosité de ses frontières, avec, entre autres conséquences, l’entrée, la circulation et la prolifération des armes légères et de petit calibre'', a expliqué Me Cissé.