Les quotidiens parvenus mardi à l'APS traitent en priorité de sujets relatifs à la réforme territoriale, à la faveur d'une concertation nationale entre le gouvernement et les exécutifs locaux, ouverte la veille dans le cadre de la mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation.
"C'est dans une nouvelle ère que s'engage le Sénégal avec l'application de l'Acte 3 de la décentralisation. Une réforme qui, en plus d'offrir de réelles opportunités de développement aux différentes collectivités locales, va réduire les inégalités entre les villes et le monde rural", écrit Le Soleil.
Le quotidien national cite ensuite le président de la République, Macky Sall, selon qui l'Acte 3 de la décentralisation "est l'un des axes majeurs du Plan Sénégal émergent (PSE)", le nouveau référentiel des politiques publiques de développement décidées par le gouvernement sénégalais.
Toutefois, note Le Quotidien, cette réforme "n'en finit pas d'alimenter les débats" à travers la question du "budget dérisoire" des villes et celle relative au transfert des compétences de l'Etat aux collectivités locales.
"Un dialogue de sourds au sommet", estime Enquête, avant de faire observer que le président de la République Macky Sall "se défend de vouloir politiser les réformes sur l'acte 3 de la décentralisation pour combattre de potentiels adversaires politiques, comme le pensent certains".
Macky Sall "veut qu'on évite de lui faire un mauvais procès, car en réalité, l'Acte 3 de la décentralisation n'est pas politicienne", renchérit Direct Info, affichant à sa Une "Macky solde ses comptes".
"Il n'a pas manqué d'apostropher Abdoulaye Baldé pour dire à ce dernier qu'il n'est pas question que l'Etat se dessaisisse", rapporte le même journal, en parlant de l'édile de Ziguinchor (sud), par ailleurs président de l'Association des maires du Sénégal (AMS).
"Baldé déchire la réforme de Macky", en partant de ce que "la mise en œuvre de l'Acte 3 de la décentralisation se heurte à des difficultés notamment au niveau des communes de plein exercice", indique Walfadjri.
"Selon lui, le retard de diffusion des textes réglementaires définissant les compétences empêche la mise en œuvre des projets et programmes des nouveaux maires démocratiquement élus au soir du 29 juin dernier", ajoute Walfadjri.
Le président de la République ne semble pas être de cet avis et a profité de la concertation nationale avec les exécutifs locaux pour solder ses comptes, selon Sud Quotidien, et expliciter les grands contours de cette réforme.
Il reste que les élus locaux "ont fait part de leurs préoccupations concernant la mise en œuvre de la réforme, notamment le retard des fonds de dotation qui est source de blocage des projets de certaines municipalités dont Dakar, la capitale, dirigée par Khalifa Sall".
"Recadrant le débat, le président de la République a invité à ne pas lui +faire de mauvais procès pour la ville de Dakar+. Avant de préciser que +ce qui est en jeu est beaucoup plus important" que de telles considérations, poursuit Sud Quotidien.
"Arrêtez de dire que l'on combat le maire de Dakar…", lance-t-il à la Une du quotidien L'As. "Je voudrais indiquer que l'Acte 3 ne saurait être achevé avec des prises de position partisanes", a-t-il déclaré à l'endroit de ses interlocuteurs.
Le Populaire va plus loin, qui titre : "Tanor veut que Khalifa et Macky (Sall) se parlent". "Le maire de Dakar et le président de la République doivent se rencontrer, discuter. C'est ça l'intérêt des populations et c'est ça ma conviction", affirme le secrétaire général du Parti socialiste(PS), se refusant à "alimenter une situation conflictuelle".
Khalifa Sall est l'un des responsables les plus en vue du PS dont Ousmane Tanor Dieng est le secrétaire général. La formation socialiste est une composante majeure de Bennoo Bokk Yaakaar (BBY), la coalition regroupant l'Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel et ses alliés.
Les PS et de l'APR, en dépit de leur appartenance commune à la même majorité au pouvoir, n'ont pu éviter un affrontement de ce point de vue fraternel, pour le contrôle de la mairie de Dakar, lors des locales de juin dernier.
L'ancien Premier ministre Aminata Touré, candidat de l'APR, avait au finish échoué à conquérir la ville de Dakar dont les populations ont reconduit leur bail avec Khalifa Sall. Le maire sortant a facilement rempilé à l'issue de ces consultations.
La candidature de Mme Touré, partie de la Primature après son échec électoral, confirmait selon plusieurs analystes, la volonté du parti au pouvoir de prendre le contrôle de la municipalité de la capitale.