L'Etat a injecté cette année 74 milliards de francs CFA dans la mise en oeuvre du Programme national d'autosuffisance en riz (PNAR), a indiqué, lundi, à Tambacounda, son coordonnateur Waly Diouf, faisant part de sa satisfaction relative à ce niveau d'engagement des pouvoirs publics qui devrait permettre d'atteindre les objectifs fixés s'il est maintenu.
"Cette année, j'avais besoin environ de 74 milliards, l'Etat a tout mis à ma disposition", a-t-il dit en marge de l'ouverture des rencontres régionales d'harmonisation.
Cet appui consenti par l'Etat sur fonds propres, est "une première" qui constitue un motif de satisfaction, a-t-il indiqué, estimant qu'avec ce niveau d'engagement, "on est forcément amené à être autosuffisant".
M. Diouf, par ailleurs conseiller technique au ministère de l'Agriculture et de l'Equipement rural, note que "des centaines de milliards" sont nécessaires par an pour la mise en œuvre du Programme d'autosuffisance en riz.
Dans sa communication lors de la cérémonie d'ouverture, il a cité sept ruptures dont la mise en œuvre dans le secteur de la riziculture, dans le cadre du Programme national d'autosuffisance en riz, permettra d'atteindre les objectifs fixés en 2016, soit un an avant l'échéance fixée.
"Oui, c'est possible et personnellement je travaille nuit et jour, j'utilise toutes mes forces pour que cela soit atteint pas en 2017, mais en 2016", a-t-il dit.
Ces ruptures sont relatives, entre autres, à l'augmentation des aménagements hydro-agricoles. A ce propos, l'argent destiné à l'aménagement de 5.000 ha dans le bassin de l'Anambé est déjà trouvé, et l'on attend la fin de l'hivernage pour son exécution, a assuré Waly Diouf.
L'Etat vient aussi de bénéficier d'un crédit de la part de Exxim Bank - un établissement indien - pour augmenter les périmètres irrigués villageois au niveau du fleuve Sénégal. Concernant le riz pluvial, un milliard de francs CFA a été dégagé pour l'exploitation des bas-fonds.
"Pour augmenter cette base productive, je sais que j'ai déjà un bon départ", s'est-t-il réjoui. Au sujet de l'autre rupture portant sur la reconstitution du capital semencier, M. Diouf a indiqué avoir finalisé récemment une stratégie, non sans ajouter que les difficultés rencontrées cette année pour avoir suffisamment de semences de qualité et en variétés voulues, seront résolues "assez vite".
L'amélioration de l'équipement des riziculteurs déjà entamée dans la culture irriguée, sera poursuivie pour le riz pluvial, a assuré le coordonnateur du PNAR. Il annonce un renforcement des équipements des riziculteurs "à partir de la prochaine saison sèche".
La formation des riziculteurs sera "le prochain chantier" du programme, après l'harmonisation des interventions des acteurs. Il s'agira de professionnaliser les organisateurs de producteurs, ce qui passe forcément par la formation, a-t-il expliqué.
Le Sénégal étant un des plus gros consommateurs de riz en Afrique de l'Ouest, le pays reste dépendant des importations, pour satisfaire une demande en constante augmentation de cette denrée. La production nationale n'en couvre que 30%.
Entre 1961 et 2012, les importations en riz ont grimpé de plus de 700%. D'où cette dépendance de l'extérieur de plus en plus accrue une denrée aussi stratégique, ce qui expose le Sénégal à une "précarité de l'offre et à la saignée des devises". De 130 milliards de francs CFA injectés dans l'importation de riz en 2005, on est passé à 179 milliards en 2009.
Pour corriger cette situation, le gouvernement a mis en place le PNAR, visant à atteindre l'autosuffisance en riz à l'horizon 2017, à travers la production de 1,6 tonne de paddy, soit 1,080 de riz blanc.