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La colère des étudiants sénégalais contre l’augmentation des frais d’inscription va crescendo
Publié le samedi 21 decembre 2013   |  Agence de Presse Africaine


Université
© Autre presse par DR
Université Chekh Anta Diop de Dakar


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Dakar (Sénégal) +Par Edouard Touré - Dans les universités publiques sénégalaises, celle de Dakar en tête, les étudiants ne décolèrent pas contre l’augmentation des frais d’inscription qui sont passés de 7500 FCFA à 25 000 FCFA.

A l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) où semble se mener le plus grand front contre cette hausse des droits d’inscription, les étudiants disent décidés de « ne pas faire cour toute l’année » afin d’amener l’Etat à revenir sur sa décision.

« C’est déjà décidé. Le combat va se poursuivre. Il n’y aura plus cours ni inscriptions à l’UCAD au retour des vacances de Noël. Les combats vont s’intensifier», déclare Lamine Diouf, l’un des meneurs du combat pour le compte de la Faculté des lettres et sciences humaines.

Ici, le nouveau mode opératoire des grévistes est de perturber toute manifestation publique, parapublique ou encore privée organisée au centre de conférence de l’UCAD 2 Innovation.

« Nous l’avons fait le 17 décembre en chassant le ministre de l’Enseignement supérieur, Mary Teuw Niane, venu présider le lancement du forum UCAD-Entreprises. Nous avions empêché la manifestation de se tenir. Le 19 décembre, nous avons fait échouer la conférence de la Fondation Léopold Sédar Senghor», se vante Mor Talla Kane, un des étudiants très remonté contre les autorités.

Le courroux des étudiants est né de la décision qu’ils jugent unilatérale du gouvernement qui a décidé, lors du Conseil présidentiel sur l’enseignement supérieur, le 14 août dernier, de revoir à la hausse les frais d’inscription dans toutes les universités publiques du pays, conformément aux recommandations de la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur du Sénégal (CNAES).

Ainsi, les frais d’inscription sont désormais fixés entre 25 mille et 75 mille francs, de la première année d’étude au doctorat, contre moins de 7500 F CFA pour les inscriptions administrative et pédagogique avant la réforme LMD (Licence, Master, Doctorat).

En clair, l’étudiant de L1 (licence 1) va payer 25.000 francs CFA dont 10.000 francs consacrés aux droits d’inscription administrative et 15.000 aux droits d’inscription pédagogique.

L’étudiant de L2 (licence 2) va payer 30.000 francs CFA, là où celui de L3 (licence 3) va débourser 35.000 francs FCFA.

L’étudiant de M1 (master 1) devra désormais débourser 50.000 francs CFA pour les besoins de son inscription administrative, tandis que celui de M2 (Master) va s’acquitter de 60.000 francs. Si l’étudiant est dans une formation doctorale, il lui est demandé de donner 75.000 francs CFA.

«Cela ne va pas passer», avertit Lamine, rappelant les attaques de novembre contre le Rectorat.

A l’université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) aussi où l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur Mary Teuw Niane était Recteur jusqu’à son entrée dans le gouvernement, le combat est déclenché avec récemment une marche contre la hausse des frais d’inscription.

Aussi en colère contre le professeur Souleymane Bachir Diagne, qui présidait la CNAES, les étudiants l’ont déclaré tout simplement persona non grata à l’UCAD.

A côté des étudiants, le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur du Sénégal (SAES) ouvre le front contre l’orientation en ligne des nouveaux bacheliers par le moyen d’un logiciel utilisé à l’UGB depuis l’ère Mary Teuw Niane, mais seulement testé cette année sur l’ensemble du territoire.

«C’est un logiciel qui était expérimenté et marchait bien à Saint-Louis (UGB) mais ne permettait pas de fixer les quotas des UFR (Unités de formation et de recherche) encore moins des sections ou départements comme il l’a fait aujourd’hui», déplore le SAES qui souligne des dysfonctionnements.

La colère des étudiants est née de l’orientation en ligne de plus de 30.000 nouveaux bacheliers sur la 1ère liste et l’exigence qui leur était faite de payer les 25.000 F CFA de frais d’inscription avant le 21 novembre.

Se réjouissant du taux d’inscription en ligne de plus de 84%, le ministre Mary Teuw Niane avait estimé que ces nouvelles procédures permettaient «un gain de temps et de papier, et épargnait les étudiants d’incessants va et vient entre les services de scolarité».

TE/od/APA

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