Le conseil municipal de Dakar a reporté vendredi à une date non encore précisée la préparation et l'examen de son nouveau projet de budget, faute d'"informations" sur les fonds de dotation à verser à la mairie par les 19 communes, a constaté l’APS.
Soixante-trois des 100 conseillers élus ayant participé à la session ont décidé de sursoir, jusqu’à nouvel ordre, au vote du nouveau projet budget.
"Si nous savions combien nous allons recevoir comme fonds de dotation des communes, nous n’aurions pas de problèmes pour élaborer et voter notre budget. Le problème, c’est qu’aucune commune ne sait combien elle va nous verser, parce qu’il n’existe pas encore un décret de répartition" des fonds de dotation, a expliqué Khalifa Ababacar Sall, maire de Dakar.
Le conseil municipal tenait ce vendredi sa première séance ordinaire, après son installation, le 2 août dernier, à la suite des élections communales et départementales du 29 juin.
"Je ne peux pas faire un budget dans l’approximation", a-t-il insisté. "Tout ce qu’on sait, c’est que la ville de Dakar va transférer des recettes d’un montant de sept milliards de francs CFA et des dépenses de trois milliards aux communes", a poursuivi le maire de Dakar.
M. Sall a rappelé que le Code général des collectivités locales adopté le 28 décembre 2013 stipule (Article 254) que le budget doit être voté dans un délai de trois mois après l’installation du conseil municipal.
"Faire un budget, a-t-il souligné, relève de la responsabilité individuelle du maire, et collective du conseil municipal. Le vote et l’adoption du budget sont déterminés par une loi, avec des règles et des dates."
Il a laissé entendre que le conseil municipal ne peut pas voter un budget en faisant fi des règles en vigueur. "Nous sommes tous passibles de la Cour des comptes, de l’Inspection générale d’Etat et des autres corps de contrôle", a-t-il rappelé.
Khalifa Ababacar Sall signale que le report à une date non précisée du vote du budget va engendrer des "difficultés" dans le fonctionnement de la mairie.
"Cette année, n’ayant pas encore de budget, nous ne pourrons pas accorder des subventions aux associations sportives et culturelles (ASC) et soutenir les populations démunies, durant la Tabaski", une fête musulmane prévue début octobre, a-t-il encore expliqué.
"Nous ne pourrons même pas préparer la rentrée des classes (…) parce que tout simplement il y a un nouveau décret qui ne nous autorise qu’à payer les salaires", a-t-il précisé.
"En ce moment de l’année, nous devions être en train de refaire les écoles", en prévision de l’ouverture des classes, a-t-il ajouté.
Les conseillers ont accepté une proposition du maire reportant à vendredi prochain la constitution des commissions techniques (éducation, culture, santé, etc.), dont le nombre est réduit de 20 à 15.