Le Cameroun a fait carton plein à l'issue des deux premières journées des éliminatoires de la CAN 2015 et ne semble pas perturbé plus que cela par la retraite internationale de sa vedette planétaire, Samuel Eto'o, contrairement aux Eléphants de Côte d'Ivoire.
Les joueurs ivoiriens, logés dans le même groupe de qualification que le Cameroun, semblent tarder à oublier leur ancien capitaine Didier Drogba, désormais concentré sur son retour chez les Blues de Chelsea (élite anglaise).
Pendant une dizaine d'années, la vie dans la Tanière des Lions Indomptables se conjuguait avec la présence de l'ancien attaquant du FC Barcelone, vainqueur de deux CAN en 2000 et en 2002.
S'il demeurait très en vue en remportant trois Ligues des champions (deux avec le Barça et un autre avec l'Inter Milan), Eto'o pesait de moins en moins ces dernières années sur les performances des Lions Indomptables qui ont raté deux phases finales de CAN en 2012 et en 2013.
L'attaquant nouvellement engagé avec Everton, a certes remporté la médaille d'or des JO de 2000 et a participé à quatre phases finales de coupe du monde (1998, 2002, 2010 et 2014). Mais il se faisait plutôt remarquer en sélection par ses prises de position, ses différends avec ses coéquipiers et ses critiques à l'encontre des dirigeants du football camerounais.
Avec ces deux premiers matchs éliminatoires de la CAN 2015, le meilleur buteur des phases finales de la CAN (18 buts) voit la relève prendre le relais, lui a décidé de prendre sa retraite internationale à 33 ans, avec un bilan de 56 buts marqués pour les Lions Indomptables en 116 sélections.
Avec Vincent Aboubakar, transféré récemment de Lorient (France) à Porto (Portugal), et le nouvel arrivant Clinton Njie de l'Olympique Lyonnais, le Cameroun a démarré sur les chapeaux de roue ses éliminatoires. Sa large victoire (4-1) contre la Côte d'Ivoire, lui a peut-être permis de baliser la voie pour la qualification à la phase finale de la CAN 2015.
Tout à l'opposé des Eléphants qui restent très empruntés en ce début des éliminatoires et semblent souffrir de l'absence de Didier Drogba et de son charisme.
Déjà difficiles vainqueurs de la Sierra Leone (2-1) au stade Félix Houphouët Boigny, pour le compte de la première journée des éliminatoires, les joueurs ivoiriens n'ont pas existé mercredi contre les Lions Indomptables du Cameroun, malgré l'arrivée d'un nouvel entraîneur, Hervé Renard.
Ce dernier, rappelé à la rescousse après une catastrophique participation à la coupe du monde 2014 - une victoire et deux défaites -, n'a pas encore trouvé les mots pour secouer les pachydermes dépassés au classement et à la course à la qualification par le Cameroun et la RD Congo.
Dans ces moments de doute, le leadership et le charisme de Didier Drogba opéraient souvent pour pousser ses coéquipiers à la révolte.
En l'absence de l'attaquant revenu chez les Blues de Chelsea (D1 anglaise), après avoir joué plus d'une saison à Galatasaray (élite turque). Yaya Touré a hérité du brassard qu'il tenait déjà pendant la Coupe du monde 2014, mais n'arrive pas encore à assurer.
Si le milieu de terrain de Manchester City reste un joueur de dimension internationale, l'ancien académicien n'a pas encore cette aura qui tétanisait ses adversaires et boostait ses coéquipiers.
La Côte d'Ivoire de Renard peut toutefois miser sur les artificiers (Seydou Doumbia et Wilfried Bony) de sa ligne d'attaque, pour mieux négocier deux rendez-vous cruciaux en octobre contre la RD Congo pour ce qui pourrait devenir la finale de leur groupe de qualification.
Il reste que la magie de la chemise blanche de Renard, le nouvel entraîneur des Éléphants, semble pour l'instant inopérante, pour un technicien qui a inscrit son nom sur la liste des "Sorciers Blancs", une réputation confirmée par sa victoire à la CAN 2012 avec la Zambie.
Eliminé avec la Zambie au premier tour de la CAN 2013, il n'a pas non plus pu rebondir avec le FC Sochaux, un club de l'élite française avec lequel il a perdu le pari du maintien. Renard jouera donc sa crédibilité avec cette équipe ivoirienne, à la tête de laquelle il a été appelé pour garnir l'armoire à trophées vide depuis la CAN 1992.