Après Karim Wade, ce sera certainement au tour de Tahibou Ndiaye de passer devant la juridiction de jugement de la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Il devra répondre d’un patrimoine estimé à 3 milliards.
La commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite a bouclé son instruction dans le dossier Tahibou Ndiaye. Si l’on en croit nos sources, le président Cheikh Tidiane Bèye et ses collègues ont délivré, depuis vendredi dernier, une ordonnance de renvoi en jugement à l’ex-directeur général du Cadastre. L’ordonnance de renvoi concerne également son épouse et deux de ses filles adoptives.
La troisième bénéficie d’un non-lieu. Elles seront jugées pour complicité d’enrichissement illicite. Si Tahibou Ndiaye a été inculpé pour enrichissement illicite portant sur 8 milliards de francs CFA, l’accusation a revu à la baisse le montant du présumé préjudice. L’ancien Dg et sa famille devront désormais répondre pour un peu plus de 3 milliards de francs CFA. Maintenant, la balle est dans le camp du parquet spécial chargé de fixer une date pour le procès.
Poursuivi dans le cadre de la traque des biens mal acquis, Tahibou Ndiaye a été accusé d’être à la tête d’une grosse fortune estimée à 7 milliards. Il est propriétaire de deux immeubles, d’une villa aux Almadies d’une superficie de 1600 m², d’un appartement au Maroc. Tahibou Ndiaye est aussi propriétaire d’une maison à Toundoup Ria à Yoff, d’une maison à la Cité Kër Gorgui, d’un terrain sur le lotissement de la Foire, de deux vergers dont l’un à Sangalkam et l’autre dans le périmètre de Sud-Sénégal.
L’ex-Directeur général du Cadastre a également des comptes bancaires à la Bhs, la Bicis et la Sgbs. A l’étranger, il est propriétaire de comptes à la Bnp Paribas avec les rubriques compte épargne, compte courant et compte épargne logement. De 7 milliards, le présumé préjudice était passé à 8 milliards au moment de son inculpation survenue après l’échec de la médiation pénale initiée par la CREI, pour arrondir les angles.
L'ancien directeur général du cadastre avait restitué des biens (dont deux villas) évalués par la Crei à près de 3,6 milliards de F Cfa. Mais cet arrangement s'est heurté au refus de M. Ndiaye de muter certains biens qui sont, selon lui, des baux ou encore tout simplement des biens qui ne lui appartiennent pas et qui appartiendraient à ses filles adoptives. Devant ce refus, le Procureur spécial de la CREI, Alioune Ndao, a enclenché la machine judiciaire.