Un plan stratégique sur trois ans, d'un coût de 1,4 milliard de francs Cfa, et destiné à booster les exportations sénégalaises, notamment vers les Etats-Unis. C'est l'ambition nourrie par l'Asepex dont le directeur général a toutefois déploré les contraintes diverses qui pourraient se dresser sur ce chemin. L’Asepex a dévoilé hier, au cours d’un atelier de partage et de validation, son plan de développement stratégique ainsi que la stratégie de développement des exportations sous Agoa pour la période 2014-2016. Quatre axes composent cette stratégie d'expansion dont le coût a été estimé à 1,4 milliard de francs Cfa. Il s’agira de renforcer et d’améliorer les capacités de l’offre exportable, de renforcer la connaissance du marché, d'assurer la promotion des produits sénégalais, et d’améliorer le pilotage de la politique d’exportation. Présent à la cérémonie, le ministre du Commerce, de l'Entrepreneuriat et du Secteur informel, a relevé que le Sénégal a toujours occupé un rang modeste dans les exportations mondiales, une réalité illustrée par une balance commerciale structurellement déficitaire depuis les années 70. «Ce déficit devrait se chiffrer à 1 387 milliards de F Cfa, soit 18% du Pib», a indiqué Alioune Sarr qui rapportait les chiffres de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE). D'où l'importance de ce plan stratégique définissant les grandes lignes de la politique nationale en matière de promotion et de développement des exportations. A cet égard, le marché américain «fera l’objet d’une attention particulière» avec les opportunités offertes par Agoa.
La destination Amérique constitue à peine 1% des exportations
Engouffré dans cette brèche, Dr Malick Diop, directeur général de l’Asepex, a précisé que parmi les clients du Sénégal en matière d’exportations, l’Afrique mobilise 43% des flux, contre 26% à l’Europe, 22% pour l'Asie et 10% pour le reste du monde. Dr Diop a révélé que le marché américain constitue à peine 1%. Si les 50% des exportations se font au niveau régional, il a mentionné que l’acide phosphorique, les produits pétroliers, arachidiers, ceux de la mer, le ciment, l’or non monétaire et le coton constituent les 7 produits qui polarisent 77% des volumes d’exportations équivalant à 55% des recettes.
Mais des contraintes à l'export persistent, a rappelé le Dg de l'Asepex. Ce sont : l’insuffisance des infrastructures et logistiques, la faible organisation des marchés, les capacités réduites des exportateurs et le déficit de diversification de l’offre. Malick Diop a également insisté sur l'absence dans le dispositif d’appui au sous-secteur exportation, d'une coordination entre les Institutions d’appui au commerce (IAC), mais aussi entre certains services de proximité, sans oublier la faible implication des structures de financement.