Rien que pour la commune de Kolda le Secrétariat général à la sécurité alimentaire a mobilisé prés de 291 tonnes de riz. Mais la distribution a fini de polluer l'atmosphère dans la capitale du Fouladou. Et, pour cause, le ciblage a été saboté par les chefs de quartiers.
Que de récriminations dans la distribution du riz en appui au ménage indulgent dans la ville de Kolda. Ce programme de l’Etat exécuté par le Secrétariat général à la sécurité alimentaire pour soulager les ménages pauvres, sans aucune ressource, en cette période de soudure, risque de ne bénéficier qu’aux amis et proches de chefs des quartiers. En effet, responsabilisés par l’administration dans le ciblage des ménages pendant dix jours durant, le mois de mai dernier, le travail a été très mal fait au vu des listes de bénéficiaires. Rares sont les ayants droit qui ont pu avoir accès au 166 tonnes de riz déjà distribués.
Selon un des responsables de l’Alliance pour la République (APR), «il y a des gens qui veulent saboter la politique social du président. Les chefs de quartiers, pour l’essentiel, ont été choisis par l’ancienne équipe municipale. Ils sont habitués à faire du ‘’maa-tey’’ sans aucune conséquence. Sinon comment oublier les personnes handicapées et les membres de l’association des Personnes vivant avec le Vih/Sida (Pvvih Ballondiral) qui regroupe, pour l’essentiel, des veuves sans revenues.»
A en croire la vice-présidente de l’association des Pvvih de Kolda les oubliés cités ci-haut ne cessent de dénoncer le ciblage. «Il fallait donner une centaine de kits à Ballondiral. Car il est difficile d’aller chez le chef de quartier pour parler de sa situation. Nous aimerions que les responsables à Dakar rétablissent la situation.» La vice-présidente ne comprend pas pourquoi les services de l’Action sociale, qui travaillent avec les indulgents, n’ont pas été impliqué. Car, a son avis, «pour tout appui aux nécessiteux qui ne passe pas par le Service social à Kolda, les personnes vivant avec le Vih sont ignorés. Et, croyez-moi, cela ne va pas faciliter le combat contre le Vih. Une veuve ‘’drianké’’ séropositive sans aucun revenu reste une porte pour la propagation du Vih», avertit cette grande dame.
Du côté des autorités, on reconnait le mauvais ciblage et la malhonnêteté de certains chefs de quartiers qui n’ont inscrits que leurs parents et amis. Amadou Diop, adjoint au gouverneur chargé du développement, indique que les autorités du Secrétariat à la sécurité alimentaire ont été saisies sur ces cibles oubliés et des autres cas flagrants de non prises en charge d’indulgents. Les chefs de quartiers dont l’un a reçu plus d’une tonne chez lui ont refusés de s’exprimer sur la question.