La filière sésame présente des contre performances depuis quelques années en Casamance. En partie, les acteurs l’imputent à une volatilisation du capital semencier qu’ils comptent reconquérir. C’est du reste ce qui motive la mise sur orbite d’un projet de mobilisation communautaire à l’échelle de 13 collectivités locales de la Casamance. Les porteurs sont les acteurs de AAJAC/COLUFIFA et certains chefs de services techniques du département de Bounkiling.
L’initiative porte les empreintes du conseil d’administration de l’AAJAC/COLUFIFA et des Institutions telles que le service départemental du développement rural, l’inspection départementale des services vétérinaires, et le service départemental d’appui au développement local. Cette synergie vise à relancer la filière sésame en moyenne et basse Casamance notamment dans les départements de Bounkiling et Bignona.
Le lancement a lieu hier, en présence de l’ensemble des acteurs du secteur. Plus spécifiquement, l’ambition est de réaliser un capital semencier en vue d’une autosuffisance alimentaire « l’objectif de ce projet est de contribuer à l’amélioration des revenus des ménages de la région en mettant à la disposition des paysans des semences de qualité en quantité suffisante. Nous ambitionnons d’emblaver 26 hectares de semences R1 et 550 autres dans le cadre de la diffusion à grande échelle des semences de qualité. Nous nous proposons de réaliser pour la première année 3,5 hectares de semences, 1 hectare de pré base pour avoir des bases l’année prochaine, ? hectare de base pour avoir 10 R1 et 2 hectares de R1 pour avoir des R2 », a déclaré Ansoumane Mané, le chef du service départemental du développement rural et coordonnateur du projet.
Dans la région de Sédhiou, le projet interviendra dans les communes de Faoune, Diaroumé, Inor, Bona, Diacounda, Bogal, Tankon Bounkiling, Médina Wandifa, Sakar, Koussy et Diendé et dans la région de Ziguinchor, les actions seront portées à Oulampane dans le département de Bignona, soit 13 collectivités cibles en Casamance pour cette première phase.
A terme et selon les responsables, ce projet vise à « corriger le manque de diversification et du bon choix des cultures à forte valeur ajoutée en milieu rural, l’insuffisance et la dépréciation du capital semencier, qui concerne toutes les espèces variétales mises en cultures dans les différentes zones agricoles, le manque de technicité des producteurs qui ignorent la plupart des itinéraires techniques pouvant garantir une meilleure productivité des productions végétales. Il s’agira également d’inverser le faible niveau de transformation des matières premières agricoles produites qui ne permet pas de créer une plus value nécessaire pour une croissance durable du secteur primaire»
Enfin ce projet qui entend impliquer l’ensemble des acteurs concernés compte mettre l’accent sur la mise en place d’un réseau des producteurs de semences de sésame et la formation des membres sur les techniques de multiplication de semences de sésame.
