Les ruelles des Maristes, ilot D, sont envahies par des eaux provenant des égouts depuis plusieurs jours. Les habitants, qui n'en peuvent plus de vivre ce calvaire, indexent l'Office national de l'assainissement du Sénégal (Onas) qui, à travers un agent trouvé sur place, renvoie la balle aux riverains qui sabotent les installations du système d'assainissement.
En cette période hivernale, les eaux usées causent d’énormes désagréments à des populations de la capitale. En plus des eaux de pluie qui stagnent dans des ruelles, des fosses communes, ou fosses perdues, se déversent sur les chaussées et portent atteinte à la santé des personnes. Un tour aux Maristes permet d’en avoir le cœur net. Ici, au milieu de la ruelle, un trou béant reçoit les eaux usées provenant des fosses. Une marche dans les artères nous a permis de remonter jusqu’à la source. Les eaux proviennent de l’ilot B. Elles se déversent sur l’ilot D situé entre PC1 et la cité Sonatel pour se loger au niveau du PC2. Les enfants jouent à côté de ces eaux verdâtres, nid de moustiques, ce qui constitue un danger permanent et suscite l’inquiétude des parents qui craignent pour leur santé.
N’empêche qu’avec cette odeur dégoûtante qui agresse les narines le long des rues, des femmes vendent le petit déjeuner aux alentours. Interrogée par rapport à l’odeur nauséabonde qui infecte les lieux, la dame Fatou Diop, vendeuse à l’angle de la ruelle, répond: «je ne fais que travailler, mes enfants m’aident et donc n’ont pas le temps de patauger dans ces maudites eaux».
Seulement, selon les habitants, le mal ne date pas d’aujourd’hui. Le problème dure depuis longtemps (cinq ans) nous fait savoir un de nos interlocuteurs. Amadou Sy soutient que les agents de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) devraient s’activer pour sa résolution. «Je porte des gants et un masque non pas pour me protéger d’Ebola, mais contre ces eaux qui font qu’il n’y a plus de «thiouraay» (encens-ndlr) au marché HLM», nous dit ce gérant d’une quincaillerie sur place. Il poursuit en relevant: «je suis là depuis 5 ans et c’est la troisième fois qu’ils (les agents de l’Onas-ndlr) viennent sans résoudre l’équation», déplore Amadou Sy.
Néanmoins, un habitant de Belvédère du nom de Mor Talla Dia explique que ces désagréments avec des eaux usées qui se déversent sur les rues est tributaire de la nature des sols. A l’en croire, au niveau des «zones où il y a du «sable dior», il n’y a pas de complication». Et de souligner que les canaux d’évacuation sont en construction et une amélioration est notée par rapport aux années passées.
En route pour la station de l’Onas logée dans la zone, sous un soleil chaud, un agent ouvrier qui a préféré garder l’anonymat nous conduit jusqu’aux lieux où l’équipe de dépannage s’activait. Une voiture de service était stationnée sur place. Les 7 agents sont descendus pour réfectionner des tuyaux du système de pompage endommagés, selon l’agent, par des riverains.
«C’est un problème technique lié à l’affaissement des regards et de la nappe qui monte. En sus de cela, les habitants ne nous facilitent pas la tâche puisqu’ils coupent les tuyaux de pompage. Chaque nuit, on nous appelle à des heures tardives pour signaler de tels actes, nous faisons ce que nous pouvons. Hier nous avons appelé un huissier pour constater des dégâts et la même nuit, on nous a rappelé», a-t-il soutenu.
Quoi qu’il en soit, les riverains de cette zone des Maristes vivent dans l’amertume et s’inquiète pour la santé de leurs enfants qui n’ont d’autre alternative que de regagner la mer, faute d’espaces de jeux. Un autre nouveau centre d’intérêt qui demeure aussi très inquiétant face aux nombreux cas de noyades déplorés au niveau des plages.