Après une riche carrière en Europe, Moussa Ndiaye est rentré au Sénégal pour ''aider'' le foot local à se développer. D'abord, il s'est engagé avec le Jaraaf puis avec l'As Douanes avant d'atterrir cette saison à Niary Tally, après une année sabbatique. L'ancien joueur de Monaco, de Sedan et de l'AJ Auxerre a toutefois pointé du doigt le mal du football sénégalais qui, selon lui, est lié au manque d'infrastructures de qualité. Le quart de finaliste du mondial 2002 avec les Lions a aussi expliqué pourquoi les attaquants de Ligue 1 sénégalaise sont si inefficaces devant les buts.
Moussa Ndiaye, pourquoi vous avez décidé de rechausser les godasses après une année d'arrêt ?
Je remercie Dieu, je vais bien. J'en profite pour saluer tous les Sénégalais. J'évolue présentement à Niary Tally. J'ai observé une petite pause la saison dernière, je suis resté chez moi pour me refaire. Après, j'ai eu cette année l'envie de rejouer au football. Vous savez que c'est notre métier. Si on sent l'envie de revenir, on doit le faire. C'est pour cela que je suis revenu cette année pour faire ce que j'aime dans la vie.
On sait que Moussa Ndiaye ne joue plus pour se faire de l'argent. Qu'est-ce qui vous a motivé en dehors de cette envie de rejouer ?
C'est juste pour aider et donner plus de prestige à notre championnat, pour qu'il atteigne un niveau encore plus élevé que celui-ci. Mais le frein au développement de notre foot, c'est le manque de terrains, d'infrastructures de qualité. Les joueurs ont du talent ; mais si on veut produire du beau jeu, il faut qu'on ait de bons stades.
Regardez le stade Demba Diop actuellement : l'éclairage est très défectueux ; l'aire de jeu, n'en parlons pas. Le stade n'est plus normal et ça ne permet pas aux joueurs de montrer leur talent. Il faut que les gens sachent que le développement du foot passe par des infrastructures de qualité. Sans un bon stade, on ne peut pas voir du beau jeu.
Comment appréciez-vous la Ligue 1 à 14 clubs ?
Cela va rendre la compétition plus agréable. Avant que quelqu'un songe à aller monnayer son talent à l'extérieur, il faut qu'il ait quelque chose dans les jambes. Il faut aussi que le championnat ait une ligne directrice, que les joueurs puissent jouer régulièrement les compétions sans qu'il y ait des interruptions fréquentes. Si on ne parvient pas organiser de façon régulière les compétions, les joueurs et les clubs risquent de tomber dans un faux rythme.
Comment jugez-vous le niveau actuel du championnat ?
À mon retour il y a deux ans, le championnat n'avait presque pas un bon niveau. Aujourd'hui, les techniciens font d'énormes efforts pour former de bons joueurs. Comme je vous l'ai dit, ce sont les stades qui font défaut. Il faut que les populations viennent soutenir les joueurs et le foot. Comme les éliminatoires n'ont pas encore commencé, c'est le moment où tout le monde doit s'unir pour refaire notre football. Si on y arrive, je pense que l'équipe nationale pourra être plus solide. Quand j'intégrais la sélection sous Peter (Schnittger), la moitié des joueurs évoluaient ici. Donc si on soutient notre championnat, on verra des joueurs de talent éclore.
En tant qu'attaquant, comment pouvez-vous expliquer ce manque d'efficacité de nos attaquants ?
Il faut qu'ils travaillent. Il faut qu'ils prennent le temps de travailler devant les buts. On ne peut pas réaliser une chose qu'on n'a pas exercée au préalable. Il faut que les attaquants, à la fin de chaque séance d'entraînement, s'exercent face à un gardien et dans toutes les positions. Qu'ils travaillent leurs frappes du plat du pied et autres... C'est ce qu'on faisait en Europe.
Je crois que s'ils y travaillent et s'appliquent, ils pourront réussir. Ils manquent d'efficacité parce qu'aussi ils ont du stress quand ils se présentent devant les buts. Ils doutent beaucoup et ils ont parfois peur d'oser quelque chose, de rater et de se faire réprimander par le coach. En football, si on ne prend pas de risque, on ne réussira pas.