Une semaine après l'apparition du premier malade de la fièvre à virus Ebola au Sénégal, les autorités sénégalaises ont intensifié la stratégie de lutte contre la maladie.
Ce cas confirmé d'Ebola a été "importé", affirment avec insistance les autorités sanitaires. Il s'agit d'un étudiant guinéen qui est arrivé par la route à Dakar le 20 août et qui est resté chez des parents dans un domicile à la périphérie de Dakar", confirme le site de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Selon l'OMS, le jeune Guinéen avait échappé au système de surveillance en Guinée où il a eu un très proche contact avec un cas confirmé d'Ebola.
Après avoir été déclaré porteur du virtus, l'étudiant guinéen a été mis en quarantaine à l'hôpital de Fann, à Dakar, où il se trouve toujours et sa santé s'est améliorée, même si ses dernières analyses ont été positives.
L'annonce de ce premier cas a provoqué un mouvement de panique au Sénégal. Mais, la peur est retombée quelques jours après, aucun nouveau autre malade n'ayant été enregistré. Entre temps, une petite foule avait manifesté devant l'hôpital où est interné l' étudiant guinéen pour exiger son rapatriement vers son pays d' origine, sans recevoir aucun écho de la part des autorités.
Quoi qu'il en soit, la vigilance reste toujours de rigueur. Partout. Ainsi, les ministres de l'Intérieur et de l'Environnement effectuent ce jeudi une tournée à Kalifourou, poste frontalier entre le Sénégal et la Guinée-Conakry.
Cette tournée a pour but de contrôler l'effectivité des dispositifs sanitaires et de surveillance des frontières qui sont toujours fermées et aussi d'apporter le soutien du gouvernement sénégalais aux populations de cette partie sud du Sénégal.
En conseil des ministres, mercredi, le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall a lancé un appel à la sérénité, à la mobilisation nationale et au renforcement des mesures préventives pour une lutte efficace contre la fièvre hémorragique à virus Ebola.
Il a invité les populations à respecter les règles d'hygiène prescrites en la matière et à éviter la stigmatisation, tout en faisant preuve de solidarité avec les autres pays voisins.
Selon plusieurs sources, le président sénégalais avait fustigé lundi le séjour du jeune Guinéen au Sénégal, affirmant s'il n' était pas malade, il serait mis entre les mains de la justice "car il est inacceptable d'entrer dans un autre pays avec une maladie aussi dangereuse".
Le respect stricte des mesures d'hygiène et la peur de la maladie ont entraîné une telle ruée vers les produits antiseptiques dans les pharmacies que des ruptures de stocks ont été constatées à Dakar.
Dans les régions à l'intérieur du pays, la mobilisation est de mise et les plans régionaux de riposte contre le virus à fièvre hémorragique Ebola ont été réactualisés.
La mise en place dans les postes de contrôle des lave-mains dotés de savon et d'eau javellisée, la suspension des permis de chasse et l'interdiction de la vente de gibier font également partie des mesures de prévention prises.
Selon l'Agence de presse sénégalaise (APS, publique), le chercheur guinéen Ato Kwamena Onomo, spécialiste des déplacements en Afrique, estime que les autorités sénégalaises devraient se rapprocher davantage des leaders locaux guinéens et des responsables d'associations de ressortissants de ce pays en vue de mieux maîtriser les déplacements des personnes entre le la Guinée et le Sénégal.
"On aura beau à fermer les frontières, mais on ne maîtrisera jamais les déplacements des populations. Ce qu'il faut, c'est d' éviter les déplacements des personnes malades, contaminées et celles qui sont en contact avec les malades", a-t-il dit.
Pour sa part, le ministre sénégalais de la Santé et de l'Action sociale Awa Marie Coll Seck qui recevait récemment des éditeurs de presse, a assuré que les autorités demeurent déterminées à jouer la carte de la transparence à la fièvre Ebola.