Deux morts, toutes de jeunes filles de la même famille et un jeune garçon grièvement blessé, sont à déplorer dans l'effondrement du balcon d'un immeuble à Niarry Tally, dans la nuit du lundi au mardi. Le propriétaire des lieux a été sommé, par la mairie et la sous préfecture, de faire vider les lieux pour démolir les deux balcons restant, afin de rénover la maison. Face à la réticence de certains occupants, la police veille au grain et accélère l'évacuation.
Les populations de Niarry Tally se sont réveillées dans l’émoi et la consternation hier mardi 2 septembre, après le bilan macabre enregistré dans l’effondrement du balcon d’un immeuble de la localité dans la nuit du lundi au mardi. Deux pertes en vie humaine sont à déplorer dans l’affaissement du balcon de la bâtisse. Les victimes sont toutes des filles de même père et même mère. La 3ème victime, un jeune garçon de 5 ans, s’en est tirée avec une blessure grave à la tête.
Selon Aissatou Fall, adjointe au maire de Grand-Dakar «on nous a informé dans la nuit qu’un balcon s’était effondré sur 3 personnes, dont deux jeunes filles et un jeune garçon». Poursuivant, elle a expliqué que ces derniers ont été acheminés à l’Hôpital général de Grand Yoff. Malheureusement, s’est-elle désolée, «c’est vers 1h du matin qu’on nous a dit qu’une des deux filles était décédé». Pire, «un peu plus tard, vers 4h du matin, l’autre fille a rendu l’âme», a-t-elle révélé.
En effet, l’immeuble est dans un état de vétusté très avancé. Le bâtiment croule sous le poids de la vieillesse et de la négligence. Les fers rouillés du coulage se montrent aux passants et visiteurs, donnant un visage hideux à la vieille bâtisse. Des fissures sont visibles un peu partout dans la maison. Un décor qui fait froid au dos poussant les autorités de la localité à ordonner au propriétaire de la maison de démolir les autres balcons restants, nécessitant ainsi une évacuation de l’ensemble de la maison. La Sénélec a été saisi pour couper l’électricité de tout le secteur.
Face à la réticence de certains occupants, la police a été sollicitée pour sécuriser les lieux, et ainsi permettre l’évacuation de la bâtisse. A en croire l’adjointe au maire, «quand on demande aux gens de partir, ils disent que c’est la saison des pluies et ce n’est pas facile de trouver une maison en location». Pour autant, elle a indiqué que les autorités vont être beaucoup plus ferme parce qu’il y a mort d’homme. Une première, selon elle, dans la localité. Par conséquent, face à la présence du commissaire de police, les habitants de la maison ont préféré ne pas répondre aux questions des journalistes et s’affairer plutôt à faire sortir au plus vite les bagages conformément aux instructions de ce dernier.
Pourtant, Aissatou Fall a rappelé que: «il y a quelque temps, le préfet nous (la mairie-ndlr) avait demandé de cibler tous les immeubles en situation de ruine. On leur avait donné des instructions pour que les maisons soient réparées, mais il n’y a pas eu d’effet». Par conséquent, elle a promis une autre sommation dès le lendemain, mais cette fois «avec beaucoup de fermeté, parce qu’il y a beaucoup de maison ici à Grand-Dakar qui sont en situation de ruine», a-t-elle prévenu. Pour le moment, le procureur a été saisi, pour beaucoup plus de lumière sur cette énième affaire d’effondrement à Dakar.
Les effondrements d’immeubles sont monnaie courante à Dakar, surtout en période hivernale. Ces fâcheux accidents, qui causent d’énormes préjudices corporels et matériels, constituent une tache noir dans le secteur de l’immobilier au Sénégal. Pour rappel, un immeuble de quatre étages s’était complètement affaissé, faisant au passage deux morts et quatre blessés le 8 mars 2013 à Ouakam. L’on se rappelle aussi le pire évité de justesse à Sacrée Cœur II, le 24 août 2012, avec l’immeuble Jvc. Une détérioration des tuyaux de la Sénégalaise des Eaux (Sde) dans l’enceinte même du magasin Jvc, avait entraîné une forte coulée d’eau qui a fini par inonder les environs du bâtiment. Le plancher de l’immeuble et les murs du rez-de-chaussée avaient craquelé dangereusement, obligeant ses occupants à vider les lieux.