Les matelots de Sea Soul 1 seront déférés dans la journée d’aujourd’hui au Parquet de Dakar, pour expliquer les circonstances du sabordement de leur navire et aussi la véritable destination des armes de guerre qu’il transportait.
L’affaire de la cargaison d’armes, coulée à bord du navire Sea Soul 1, battant pavillon tanzanien, mais dont l’équipage de 12 membres était dans sa quasi-totalité, égyptien, a connu hier un nouveau rebondissement. Après des semaines d’investigation, les matelots, en garde à vue depuis plusieurs heures, seront déférés au Parquet dans la journée d’aujourd’hui. Ce face-à-face avec le procureur de la République permettra de creuser davantage ce dossier qui avait mis les services de sécurité du Sénégal sur les dents. En tout cas, on s’est rendu compte que le navire contenait des armes de guerre destinées au Mali. A quelle fin ? L’histoire ne colle pas du tout. Au départ, le ressortissant malien destinataire de la marchandise l’avait présentée comme produits destinés à la chasse au gibier. Avec 30 millions de cartouches, il avait évidemment décidé d’exterminer la faune malienne.
Il faut rappeler que ce navire tanzanien contenait 40 containers de fusils et de munitions destinés au Mali et qui devaient transiter par le Sénégal. En faisant le décompte, les autorités s’étaient rendu compte que deux containers avaient disparu après le sabordage du bateau par ses propres marins. On avait redouté un vol. Finalement, ils ont été retrouvés, bourrés d’explosifs, sur la baie de Hann, quelques jours plus tard. Ce rebondissement avait fini de renforcer la piste délictuelle qui a été creusée à fond par les Forces de sécurité.
Après cet incident, les autorités sénégalaises avaient décidé de renflouer le navire pour vérifier son véritable contenu et préserver l’écosystème marin. La Haute autorité chargée de la coordination de la sécurité maritime, de la sûreté maritime et de la protection de l’environnement marin (Hassmar) menait cette opération de renflouement exécutée avec le concours de sociétés de la place pour corriger cette «défaillance de l’armateur dont la responsabilité reste totalement engagée». Présentement, les opérations ont été suspendues «faute d’argent».
Il faut rappeler que le navire tanzanien est arrivé en rade extérieure du Port de Dakar le 9 août à 5h10 avant de couler trois jours plus tard, vers 14h25, au niveau du point de mouillage qui lui a été assigné, en attendant son entrée au port. Après, les 12 membres de l’équipage ont été secourus et mis à la disposition de la Gendarmerie nationale. Après le réquisitoire du procureur, ils sauront s’ils vont encore rester dans le creux de la vague…