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Enquête Plus N° 966 du 3/9/2014

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Service des maladies infectieuses de Fann: Les accompagnants des malades pas ébranlés par Ebola
Publié le jeudi 4 septembre 2014   |  Enquête Plus


L`hôpital
© Autre presse par DR
L`hôpital Fann


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L’hôpital Fann, où est actuellement interné le malade d’Ebola d’origine guinéenne M. A. Diallo, affiche la sérénité à l’heure où des Sénégalais sombrent dans la paranoïa.

La psychose qui s’est emparée des Dakarois depuis l’annonce de la présence du virus Ebola à Dakar, n’a pas produit d’effets au niveau de l’hôpital Fann. L’atmosphère est pleine de sérénité. Au service des maladies infectieuses de l’hôpital, où séjourne le Guinéen porteur du virus, les personnes rencontrées ne s’inquiètent pas outre mesure. Elles ne sont pas troublées par la présence du virus Ebola au sein de la structure hospitalière.

Il est 15 h passées de quelques minutes. Le soleil darde ses rayons. Dominique Seka Bass, qui vient de Pikine, discute librement avec deux autres hommes. Interpellé sur l’existence du cas d’Ebola dans ce service, l’homme sert un discours assez réfléchi. Casquette beige bien visée sur la tête, assis sur un bloc de pierres, il parle avec aisance d’Ebola. ‘’Je quitte chaque jour Pikine pour me mettre au chevet d’un parent malade et hospitalisé dans ce service. Je suis là à 6h du matin, mais j’avoue que nous ne sommes pas sous la hantise de cette fièvre mortelle. Nous nous promenons dans le bâtiment à chaque fois qu’on le souhaite’’, dit-il avec sérénité.

Juste à l’entrée du bâtiment qui abrite les malades infectés, tout à fait à droite, un réservoir d’eau pour aider au nettoyage des mains est mis en place. Les va-et-vient des visiteurs apportent un rythme de vie à l’endroit.

Dans la cour du service des maladies infectieuses, des accompagnants des malades assis, d’autres couchés sur une natte, discutent tranquillement. Interpellés, ces derniers ne sentent pas le danger par la présence du malade d’Ebola. Une dame au teint clair accepte de se prononcer. Habillée en grand boubou rouge, elle affiche une mine sereine, sans souci en ce qui concerne la maladie. ‘’Nous sommes là depuis quinze jours, donc cela veut dire que nous sommes venus avant le malade (M. A. Diallo est arrivé à l’hôpital Fann le 26 août 2014 pour faire ses premiers prélèvements). Nous ne voyons aucune raison d’éviter les lieux’’, confirme cette dame qui a environ la quarantaine. Elle en profite pour adresser des encouragements et des remerciements aux médecins chargés de traiter le malade et ceux qui sont dans les autres services.

M.A. Diallo isolé dans un bâtiment jaune

Quelques mètres plus loin se tient le bâtiment qui reçoit le malade d’Ebola M. A. Diallo. Des barrières rouges séparent le lieu où se trouve le malade de l’autre partie du service. L’accès est ici interdit à toute personne étrangère au service. Un mot d’ordre scrupuleusement respecté. Un garde de l’Agence Sénégalaise de Sécurité (ASS) veille à la sécurité des lieux. Quelques pas vers lui, il met en garde ‘’Ici on n’autorise personne à y accéder’’. Interrogé, il dit en souriant : ‘’si tu veux entrer, je ne vais pas te retenir, car tu sais ce qui se passe’’.

Ceci pour dire qu’Ebola n’a pas d’ami. N’empêche, une accompagnante trouvée à la fontaine répond à nos questions. Courte de taille, Nato Ngaydo avoue être dans les lieux depuis lundi passé. ‘’Nous prenons nos dispositions chaque jour ; je suis là chaque après-midi et je quitte vers 19 h. Vous voyez, il y a un réservoir d’eau et de javel pour désinfecter. Ma belle-sœur est une sage-femme, elle nous donne chaque jour du gel antiseptique, donc il n’y a rien à craindre’’, a soutenu cette jeune fille. Un autre jeune homme maintenancier approuve les idées émises. Il affirme qu’ils font leur boulot correctement dans cet édifice à chaque fois que de besoin.

C’est dans un bâtiment de couleur jaune qu’est hospitalisé le jeune Guinéen. Devant l’édifice se trouve une petite moquée réservée aux fidèles. La présence des forces de l’ordre, devant les barrières érigées pour l’occasion, est fortement remarquée. Fann veille sur M. A. Diallo.

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