L'utilisation abusive du bois et du charbon entraîne par an au Sénégal la perte de 45.000 ha de forêt, a affirmé jeudi à Dakar, Madeleine Sarr Diouf, autorité nationale désignée changements climatiques à la direction de l'environnement et des établissements classés.
"Le Sénégal perd à peu près 45.000 ha de forêt par an, essentiellement due à l'utilisation abusive du bois et du charbon", a notamment dit Mme Diouf.
S'exprimant dans une communication remise à la presse qui rencontrait l'ONG SEM Fund (social et ecological management),l'autorité nationale désignée changements climatiques a souligné que cette déforestation causée par les besoins en combustibles domestiques, est la cause de l'érosion accrue des sols, les inondations et les sécheresses périodiques qui ont un impact négatif sur l'agriculture.
"L'utilisation de la biomasse avec des équipements inappropriés dégrade la qualité de l'air domestique à travers les émissions de fumée toxique. Ceci est un problème se santé publique mais aussi un problème environnemental et socio économique", a expliqué Madeleine Sarr Diouf.
Selon elle, faire la cuisine est devenu aujourd'hui l'une des activités quotidiennes les plus dangereuses pour les femmes dans les pays en voie de développement, car elles sont exposées à toute sorte de dangers du fait qu'elles sont responsables de la collecte du combustible.
"Les femmes et jeunes filles ayant la responsabilité de la préparation des repas dans les pays en développement, constituent une population excessivement à risque, ainsi que les enfants de moins de 5 ans qui passent beaucoup de temps avec leur mère autour de la cuisine. Ainsi, le simple acte de cuisiner cause près de 4 millions de décès précoces par an dont 90% de femmes dans les pays pauvres", a ajouté l'expert en environnement.
Pour remédier à cela, elle a préconisé la vulgarisation des technologies de cuisson propre afin de lutter contre la pollution de l'air intérieur. "Mais il faut que les interventions dans ce sens soient plus innovantes et holistiques pour garantir à tous à ces technologies de cuisson propre", a-t-elle recommandé.
"Cela est d'autant plus important qu'au Sénégal, 80 à 90% des foyers utilisent le bois et le charbon pour la cuisson des repas", selon Siré Abdoul Diallo, dg de SEM Fund.