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Enquête Plus N° 964 du 1/9/2014

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Accusé d’enrichissement illicite: Karim Wade parle enfin aux Sénégalais
Publié le mardi 2 septembre 2014   |  Enquête Plus


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© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.


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Un mois après l’ouverture du procès de Karim Wade, les débats de fond s’ouvrent ce lundi. Une occasion pour Karim Wade de parler à l’opinion sur les faits d’enrichissement illicite dont il est accusé depuis des années.

Plongé dans un mutisme, depuis qu’il est ‘’traqué’’ pour biens mal acquis, Karim Wade va enfin rompre le silence. C’est aujourd’hui que s’ouvrent les débats dans son procès, après un mois de bataille de procédures. Même si du côté de la défense, l’on espère un retournement de situation, à savoir la fin des poursuites pour cause de nullité de la procédure.

Mais les dés sont déjà jetés, si l’on se fie aux propos du président de la Cour qui, suspendant l’audience jeudi dernier, avait demandé publiquement la comparution de tous les prévenus. Lorsque Me Dreyfus lui avait fait remarquer que leur client Bibo Bourgi ne pouvait comparaître au regard des conclusions de la contre-expertise médicale demandée par la Crei, le président Henry Grégoire Diop avait rétorqué : ‘’La Cour n’est pas liée par l’expert médical qui ne donne qu’un avis’’. Ce qui présume déjà que la bataille est perdue pour la défense.

On s’achemine donc vers le débat de fond qui va permettre à Karim Wade, qui se considère comme un ‘’prisonnier politique’’, de s’expliquer sur les accusations portées contre lui. En fait, depuis l’annonce des poursuites à son encontre, le fils de l’ex-président Wade s’est emmuré dans un silence. Seuls certains responsables du Parti démocratique sénégalais, au rang duquel son père Abdoulaye Wade, sont montés au créneau pour clamer son innocence. L’ex-super ministre a jusqu’ici préféré le silence. Du moins, face à l’opinion curieuse de savoir où se situe la vérité.

Cependant, face au Commandant Cheikh Sarr et à ses hommes et devant les magistrats de la commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement (CREI), Karim Wade s’était expliqué sur les faits d’enrichissement illicite qu’on lui impute. Lors d’un interrogatoire avec les gendarmes de la Section de recherches de Colobane, il avait raillé les pandores en leur disant que son patrimoine se chiffrait à 8 milliards de francs CFA. Il s’est rectifié plus tard, arguant que cette déclaration était à verser sur le compte politique, puisqu’il faisait allusion à Macky Sall dont le patrimoine était chiffré à ce montant.

Mises à part quelques fuites dans la presse, toutes les explications servies par Karim Wade sont ignorées par les populations qui pensaient avoir un début d’éclairage avec le procès. Mais depuis son ouverture, les débats ont tourné autour de la forme, avec une batterie d’exceptions soulevées en majorité par la défense. La première manche de cette bataille de procédure concernait les exceptions préjudicielles liées à la recevabilité de constitution de certains avocats de Karim Wade qui sont d’anciens ministres du régime libéral.

Cette partie a été perdue par les conseils de l’Etat, car le président a jugé recevable les constitutions de Mes Souleymane Ndéné Ndiaye, El Hadj Amadou Sall et Madické Niang. La Cour avait également jugé recevables les constitutions de Mes El Hadj Diouf et Moustapha Mbaye, conseils de l’Etat, mais disposant d’un mandat public. C’était le premier jour. Dans la deuxième semaine du procès, la requête de la défense a porté sur le sursis à statuer. Durant quatre jours, les débats ont porté sur cette requête qui, comme la première, a été rejetée.

Après une pause d’une semaine, l’audience a repris le 18 août pour démarrer sur une kyrielle d’exceptions de nullité soulevées par la défense. Entre les plaidoiries de requérants, les répliques du parquet spécial et des avocats de l’Etat et les contre-répliques de la défense, une dizaine de jours s’est écoulée. Pendant ce temps, le peuple patiente et s’impatiente de savoir la vérité sur l’un des scandales financiers jamais connus jusque-là.

D’ailleurs, à l’ouverture de ce procès historique, nombreux ont été les Sénégalais à se rendre au Palais de justice Lat Dior pour ne pas se le faire raconter. Mais leur déception a été plus que grande, avec la bataille procédurale qui a duré tout un mois. Conséquence : à part les libéraux (même là, la mobilisation s’est effritée), le public s’est démobilisé pour ne pas se perdre dans un débat technique. Car la salle d’audience numéro 4 qui était devenue trop petite pour contenir l’assistance, durant les deux premiers jours d’audience, s’est finalement révélée trop grande. La moitié des 1 500 places restait vide.

PROCES DE KARIM WADE

La comparution de Bibo Bourgi en question

Ibrahim Aboukhalil dit Bibo Bourgi va-t-il comparaître sans ou avec assistance médicale ? L’opinion sera édifiée dans quelles heures et saura si l’ami et le présumé complice de Karim Wade va se présenter à la barre, comme à l’ouverture du procès : en chaise roulante et avec des perfusions. Quoi qu’il en soit, Me Baboucar Cissé considère qu’il appartient au médecin d’en décider. ‘’En tout cas nous, on a informé notre client de la décision de la Cour et il va comparaître. Car, s’il ne le fait pas, la Cour pourrait le considérer comme une défiance et lui servir un mandat d’amener comme la dernière fois’’, a expliqué la robe noire au téléphone de ‘’EnQuête’’.

A l’en croire, si le médecin juge que son client n’est pas en mesure de comparaître, il peut adresser un rapport à la Cour. Sur sa lancée, la robe noire a soutenu que ce n’est pas parce qu’il est convoqué que Bibo Bourgi va comparaître. ‘’La Cour peut le dispenser de comparaître et permettre à ses avocats de prendre la parole’’, a déclaré Me Cissé, pour qui le rejet de l’évacuation sanitaire de leur client reste une pilule amère à avaler. ‘’C’est une décision qui n’honore pas la justice et décrédibilise les décisions à intervenir’’, a fulminé le conseil. Convaincu qu’il aurait été beaucoup plus simple de laisser Bibo Bourgi aller se soigner.

Plaidant pour l’innocence de leur client, Me Cissé d’asséner : ‘’Bibo n’est pas la clé du procès, comme d’aucuns le soutiennent. Mis à part AHS, il n’y a absolument rien pour le reste’’. ‘’La montagne va accoucher d’une souris, comme elle l’a déjà fait. Car, de 694 milliards, l’accusation est arrivée à 117 milliards. A la fin de ce procès, il y aura 2 à 3 milliards’’, a conclu Me Cissé.

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