L’Union nationale des coopératives agricoles du sénégal (Uncas) risque de perdre l’une des organisations les plus représentatives de ses composantes, à savoir l’Association des producteurs du Bassin arachidier (AABA). Le bureau de cette organisation membre que représentaient le président Ibrahima Badiane et le secrétaire général Pape Birame Diagne, a en effet décidé de mettre fin à son militantisme au sein de l’Uncas. Ce bureau ne veut pas en rester là, il ambitionne aussi de sensibiliser toutes les organisations membres de l’Uncas, en faveur d’une dissolution pure et simple de la structure et la mise en place d’organisation plus indiquée pour défendre les intérêts paysans.
Cette décision a été unanimement prise lors d’une rencontre avec la presse, tenue Jeudi dernier à Kaolack par ledit bureau pour une analyse et une révision complète de la marche de l’Uncas depuis ses débuts jusqu’à maintenant. Un mode de fonctionnement qu’il juge d’ailleurs infructueux. Il faut surtout préciser qu’en ces moments de préparation en vue d’un éventuel projet de réforme prévu au
sein de l’union nationale des coopératives agricoles du Sénégal, la fraction dissidente constate que malgré son âge quasi avancé, et les nombreux efforts fournis ça et là pour le compte des producteurs, l’Uncas n’a pas de bénéfices directs pour le monde paysan. Dans son organisation interne, poursuivent-ils, la structure n’a jamais été rentable pour ses bénéficiaires et nombreux sont aujourd’hui les paysans qui pensent qu’elle doit être dissoute en faveur d’une autre organisation plus dynamique. Malgré cette multitude de considérations qui révèlent aujourd’hui le déficit de l’Uncas en termes de services rendus ou performances, le bureau de l’Aaba trouve que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, est la campagne de distribution des semences et intrants agricoles.
L’Uncas dans sa mission n’a pas pu contenir les assauts des opérateurs en charge du ravitaillement des commissions de distribution. Même si du côté de l’Etat disent-ils toutes les dispositions ont été prises pour le déroulement d’une campagne agricole digne de ce nom, l’Uncas a beaucoup laissé faire les opérateurs. La conséquence, la plupart de ces acteurs intermédiaires ont préféré emmagasiner les intrants et semences pour ensuite les revendre sans la subvention du gouvernement. Et ce, au détriment du monde paysan.