La réouverture de l'unité de produits laitiers de Nestlé Sénégal, à l'arrêt depuis quelques années, reste sous condition de la levée de contraintes faisant que la filière lait se trouve dans l'incapacité d'assurer un approvisionnement suffisant et continu, a-t-on appris d'un responsable de la filiale sénégalaise de la multinationale suisse.
La filière lait sénégalaise ne disposant pas d'un niveau de production pouvant assurer un approvisionnement suffisant et continu, surtout en période de soudure, ce projet de réouverture se trouve contrarié, a laissé entendre Sémou Diouf, directeur de la communication et des relations publiques de Nestlé Sénégal.
"En réalité, aujourd'hui, nous avons vraiment la volonté de revenir sur le lait", mais cela demande certaines garanties que les caractéristiques de la filière lait ne peuvent encore assurer, a-t-il déclaré vendredi à des membres du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES), lors d'une visite des installations de Nestlé Sénégal.
"Un projet d'installation d'une unité industrielle, c'est un gros investissement qui mérite que la feuille de route soit clairement définie", a indiqué M. Diouf. La réflexion entamée, relativement à ce projet, nécessite au préalable "tout un travail d'observation et d'analyse", a-t-il signalé.
"Nous sommes dans le processus de réflexion", a-t-il ajouté, avant d'annoncer l'arrivée prochaine, au Sénégal, d'une équipe du centre de recherche et de développement dont dispose Nestlé à Abidjan (Côte d'Ivoire), pour aider à lever les contraintes évoquées.
Cette équipe constituée de scientifiques, d'agronomes et d'ingénieurs en technologie alimentaire va travailler à la recherche de solutions devant permettre à la filière lait de doubler, voire tripler, ses capacités de production, de concert avec le ministère de l'Elevage et des Productions animales, a précisé Sémou Diouf.
"Une unité industrielle ne peut prendre ces risques", a insisté le directeur de la communication et des relations publiques de Nestlé Sénégal, en référence aux caractéristiques actuelles de la filière lait sénégalaise.
La filiale sénégalaise de Nestlé a été amenée à se concentrer exclusivement sur les produits culinaires, au début des années 2000, abandonnant les produits laitiers à l'antenne ghanéenne de la multinationale suisse.
L'unité dakaroise de Nestlé polarise, outre le Sénégal, cinq autres pays (Cap-Vert, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau et Mauritanie). Cette usine a entrepris d'expérimenter, depuis avril dernier, le TPM (Total Productive Management), une démarche d'amélioration des performances inspirée de l'industrie automobile japonaise. Le TPM vise à accroître les résultats d'une entreprise en réduisant ses pertes et gaspillages.
