Le dossier portant sur la modification de la salle des fêtes qui oppose jusque-là un groupe de jeunes de la commune au maire d'Ourossogui est loin de connaître son épilogue. Pour cause, la décision des autorités municipales de transformer le bâtiment en bureaux, avec une salle du conseil municipal, continue de buter sur le refus des jeunes qui sont descendus dans la rue et ont attaqué la mairie. Onze (11) personnes ont été arrêtées parmi les manifestants et placées en garde-à-vue.
La marche des jeunes qui entendaient manifester leur mécontentement face à la transformation de la salle des fêtes, s'est contenue dans la violence. Avec au menu, des jets de pierres et plusieurs objets hétéroclites qui ont engendrés des dégâts matériels et occasionnés des blessés du côté du personnel de la mairie et des affidés du maire.
ugeant cette marche comme une contestation, Dahirou Ndiaye, le porte-parole des manifestants parle d'une destruction tout juste du patrimoine culturel. «Les jeunes manifestent pour protester contre les constructions qui se font au niveau de la salle des fêtes. Nous attendions que les nouvelles autorités nous aident à réhabiliter le plateau culturel de la cité. Malheureusement, on s'inscrit dans la dynamique de détruire la seule salle qui a été construite en 1994 à hauteur de 100 millions de F Cfa, avec 500 places assises uniquement pour leur confort et leur prestige», affirme-t-il.
Du côté des autorités municipales, l'appréciation est toute autre. De l'avis du maire, Moussa Bocar Thiam, il s'agit tout juste d'une attitude regrettable de politiciens qui n'ont pas digéré leur défaite. Sur le fond, renchérit-il, «nous avons trouvé sur place une salle qui n'a pas fonctionné depuis 20 ans, et c'est une salle qui appartient surtout à la commune et non à la jeunesse. Au niveau de la ville, l'Etat a construit un édifice couteux, en l'occurrence l'espace des jeunes qui est un édifice de dernière génération qui a été mis à leur disposition pour qu'ils puissent s'épanouir».
Pour l'édile de la ville, la réhabilitation des bâtiments de la salle, qui jusque-là ne servaient que de refuge aux animaux en divagation, reste à tout point de vue une opportunité pour la ville. En ce sens que la transformation des locaux permettra d'avoir un espace plus convivial. «J'ai décidé de réhabiliter ce bâtiment pour en faire d'abord une salle du conseil municipal, une salle de réunion, aussi une salle que les organisations de femmes, de jeunes, les ASC pourraient utiliser dans le cadre de leur activités. Sur l'espace, nous envisageons aussi de construire trois bureaux eu égard à l'étroitesse du bâtiment central de la commune».
Agissements de mauvais perdants, tentatives de sabotage, le maire de la ville qui apprécie ainsi «l'agitation des manifestants» dit s'inscrire dans une logique de dialogue, toutefois avec la ferme volonté de faire respecter sa légitimité. Du côté des manifestants, 11 personnes ont été arrêtées et placées en garde-à-vue. Au niveau de la ville où l'ordre a été rétabli par des éléments de la gendarmerie, on n'est pas loin de verser dans une situation conflictuelle qui mettraient en lice des partisans du nouveau maire et ceux du maire sortant cité à tord où à raison dans ce contentieux.