Il a hésité à lui redonner la parole en ce sens que la défense avait déclaré en avoir fini avec la bataille de procédure. Mais Me Demba Ciré Bathily a insisté pour la reprendre et pour aborder la place de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) dans l’organisation judiciaire du Sénégal. Selon l’analyse de cet avocat de Karim Wade, à défaut de dépendre de la Cour d’appel de Dakar, la Crei serait une excroissance du Tribunal régional de Dakar dans la mesure où elle juge des délits de droit commun comme l’enrichissement illicite qui figure dans le Code pénal.
Me Demba Ciré Bathily sera vite interrompu dans ses développements par le président Henry Grégoire Diop. Pour le président de la Cour, «il n’y a aucune hiérarchie entre la Cour d’appel, le Tribunal régional et la Crei». Le juge Diop d’insister : «Il ne faut pas essayer d’abaisser la Crei. Elle ne dépend ni de la Cour d’appel de Dakar ni du Tribunal régional. Elle a une compétence nationale. Vous n’allez pas me dire qu’elle a un lien avec la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Kaolack ou de Saint-Louis.» Au début, reconnaît M. Diop, la Crei était une émanation de la Cour d’appel, «parce que tous les magistrats qui y siégeaient venait de ladite cour, mais elle n’a aucun lien avec la chambre d’accusation».