Fermer les frontières pour éviter la propagation, ou les rouvrir pour permettre une réponse coordonnée à l'épidémie et permettre le passage des humanitaires ? C'est le dilemme qui se pose pour les experts et ministres de la Santé des pays de la Cédéao, réunis à Accra au Ghana ce jeudi pour parler de l'épidémie de fièvre Ebola. Ils privilégient pour l'heure la seconde solution, une réouverture des frontières, mais avec un meilleur contrôle des points de passage.
Tous les discours des experts en santé comme des politiques ont été unanimes, ce jeudi matin à Accra, au Ghana, où sont réunis les ministres de la Santé des pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) : les frontières doivent être ouvertes, mais avec un meilleur contrôle sanitaire des points de passage. Tous considèrent les fermetures de frontières décidées par le Sénégal, la Côte d'Ivoire et la Guinée-Bissau comme inutiles, et plutôt dommageables. Ils craignent une crise sociale et humanitaire : les ONG ne peuvent plus accéder aux pays contaminés, et leur matériel n'arrive plus. Les ministres de la Santé libérien et sierra-léonais n'ont d'ailleurs pas pu venir à Accra faute de vols commerciaux disponibles.
« Ne pas ostraciser » les pays contaminés
Le président ghanéen en exercice de la Cédéao l'a répété : il faut des réponses coordonnées pour faire face à l'épidémie. « Ebola a stigmatisé nos pays. Nous n'avons pas d'autre choix que de combiner nos efforts et nos ressources pour le combattre », a-t-il déclaré. John Dramani Mahama dénonce l'isolement dans lequel les pays contaminés ont été mis par leurs voisins, estimant qu'il faut mettre en place des mesures de confinement qui « n'ostracisent pas » les pays contaminés. Mais il relève également les conséquences de ces mesures sur les pays non contaminés : « Des nations qui dépendent en grande partie du tourisme ont enregistré des annulations de visites alors même qu'il n'y a pas de cas déclaré sur leur sol », a indiqué le président de la Cédéao.
Conséquence des fermetures de frontières : certains endroits sont devenus inaccessibles aux agences de santé et ce jeudi matin, un médecin du centre de contrôle des maladies infectieuses d'Atlanta a dit redouter un nombre beaucoup plus important de victimes... suite de l'article sur RFI