Rien ne va plus au Centre national de transfusion sanguine. Depuis presque un mois, cette structure sanitaire fonctionne au ralenti en raison d'un mouvement d'humeur latent du personnel qui organise tous les jours un sit-in de 10 heures à 13 heures afin d'exiger des autorités sanitaires la satisfaction d'un certain nombre de doléances, allant même jusqu'à boycotter la collecte de sang. Ce qui a occasionné une rupture en poches de sang qui risque d'être fatale pour les malades en situation d'urgence dans les structures sanitaires du pays.
Des parents ou proches de malades hospitalisés dans les hôpitaux envoyés au Centre national de transfusion sanguine (Cnts) pour donner du sang afin de sauver leurs patients, le camion mobile qui fait des sorties pour chercher du sang immobilisé depuis un mois, voire une rupture de plus en plus proche de l’hécatombe, des poches de sang dans cet établissement public de santé.
Telle est la situation inquiétante causée par la paralysie du CNTS où les travailleurs continuent de dérouler leur mot d’ordre de grève. Hier, de nouveau, ils ont organisé un sit-in de 10 heures à 13 heures devant le hall de cette structure avec leurs blouses blanches et arborant des brassards rouges.
Selon Saliou Ndiaye, le porte-parole des protestataires, les agents ont été victimes des audits physiques et biométriques qui ont fait que les salaires de beaucoup d’entre eux ont été coupés. « Pendant que les dommages ne sont pas enterrés », ils disent également qu’ « ils ont été victimes du nouveau logiciel de la fonction publique, qui a fait que leurs indemnités d’itinérances ont été enlevées ».
Autre grief relevé par Saliou Ndiaye et ses camarades : « le non versement à la Cnts de leur indemnité annuelle de 100 millions de francs Cfa par le ministère de la Santé et de l’Action sociale ». Une situation qui leur porte manifestement préjudice, car, d’après les protestataires, « 25 % de cette subvention leur appartiennent alors que les 75 % restants sont réservés au fonctionnement de cet établissement public de santé ».
Cette kyrielle de revendications fait que depuis quatre semaines, le personnel n’est pas allé à la collecte du sang. Une situation déplorable, selon Saliou Ndiaye, d’autant que les autorités savent qu’il y a une pénurie de sang dans les hôpitaux. “Nous avons tenu à plusieurs reprises des rencontres avec notre tutelle mais jusqu’à présent la situation reste insoluble », ont dit les protestataires. “Le directeur des établissements publics de santé, le directeur de cabinet du ministre, le directeur général de la Santé, le secrétaire général tout comme le ministre sont au courant de nos problèmes majeurs au Centre national de transfusion nationale dont le véhicule de collecte, vieux d’une douzaine d’années, ne peut plus faire le travail de collecte sur le terrain », dénoncent en outre les travailleurs qui réclament sans ambages qu’”on les rétablisse dans leurs droits”. Pour finir, ils se sont inquiétés du fait persistant d’être “la brebis galeuse” de la division de la Solde alors qu’ils ont des engagements avec des banques.
Saliou Diallo, le directeur des Etablissements publics de santé (Eps) nous a joints, tard dans la soirée, pour soutenir qu’en ce qui concerne les poches de sang, le ministère s’est engagé à payer le Centre national de transfusion sanguine à la place des hôpitaux. Par rapport à la subvention annuelle, le DES soutient que l’arrêt a été signé et que le Directeur de cabinet du ministre compte saisir le Trésor pour diligenter la procédure administrative. « Pour la vétusté du bus par contre, les partenaires seront saisis afin que le centre puisse bénéficier d’un autre véhicule pour la collecte des dons de sang », a conclu Saliou Diallo.