L’étau se resserre autour de l’ancien ministre Abdoulaye Baldé, ancien ministre d'Etat, ministre des Mines, de l'Industrie et du Secteur informel. Après son audition d’hier par la Commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), il a été placé sous contrôle judiciaire.
La Commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a placé hier l’ex-ministre libéral Abdoulaye Baldé sous contrôle judiciaire. Comme à l’accoutumé, les policiers ont veillé au grain contre toute tentative de perturbation de la part des partisans du maire de Ziguinchor, venus nombreux soutenir le maire de Ziguinchor. Parmi ses souteneurs figuraient sa femme Aminata Gassama, ainsi que l’un de ses fils. Au bout de 2h d’audition, le leader de l’Union des Centristes du Sénégal (UCS) est ressorti de la Crei suivi de son avocat Me Ciré Demba Bathily.
De blanc vêtu et visage fermé, comme lors de sa dernière audition, le député-maire de Ziguinchor n’a pas voulu s’exprimer. Il a laissé ce soin à son avocat qui s’est montré très circonspect. ‘’Nous nous sommes présentés devant la Commission qui en toute souveraineté a ouvert une information, c’est-à-dire l’enquête va continuer. Et dans le cadre de cette enquête, la Commission a décidé de nous placé sous contrôle judiciaire et nous espérons que l’enquête va permettre d’établir la vérité’’, a déclaré Me Ciré Demba Bathily, sans vouloir rajouter de mots. ‘’C’est toute la déclaration que l’on peut faire’’, a insisté l’avocat devant les multiples interpellations des journalistes.
Puis d’un geste de main, le député-maire a vivement salué ses militants qui scandaient : ‘’Prési ! Prési !’’(Diminutif de président), avant de s’engouffrer dans sa voiture. Abdoulaye Baldé est accusé d’avoir acquis illicitement un patrimoine évalué à 5 milliards de francs CFA par la Crei. A la suite d’une mise en demeure d’un mois, il avait produit un document de 1 000 pages, le 11 août dernier, pour justifier l’origine de ses avoirs. Le mis en cause évalue lui son patrimoine à 2 milliards F Cfa.
Prévu par l’article 127 ter du Code de procédure pénale (loi n° 85-25 du 27 février 1985), le contrôle judiciaire est une mesure pénale prononcée dans le cadre de l’instruction. Elle peut être ordonnée à l’égard d’une personne mise en examen qui encourt une peine d’emprisonnement correctionnel ou une peine de réclusion criminelle. Se situant entre liberté et détention provisoire, la mesure de contrôle judiciaire est contraignante et restrictive de libertés. Tout en garantissant le principe du maintien en liberté de la personne mise en examen, présumée innocente, le contrôle judiciaire l’astreint à se soumettre à une ou plusieurs obligations retenues par le juge, notamment le retrait de passeport. Le contrôle judiciaire est décidé à titre de mesure de sûreté ou en raison des nécessités de l’instruction.