Dakar, 27 août 2014 (AFP) - Le tribunal spécial qui doit juger l'ex-président tchadien Hissène Habré, en détention au Sénégal pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, a annoncé mercredi avoir rejeté la demande du Tchad d'être partie civile au procès.
"La chambre d'accusation (du tribunal spécial) a déclaré irrecevable la constitution de partie civile de l'Etat tchadien", indique un communiqué.
Le "crime de pillage n'étant visé ni dans le réquisitoire introductif, ni dans l'inculpation (de M. Habré), l'Etat du Tchad ne saurait" se constituer partie civile, précise ce texte.
Cette décision de l'instruction des Chambres africaines extraordinaires, le tribunal spécial créé pour le jugement de M. Habré et basé à Dakar, confirme une décision rendue en mai en première instance.
Ndjamena avait déposé en février par ses avocats une lettre de constitution de partie civile au greffe du tribunal spécial.
Ses mandataires avaient expliqué que le Tchad entendait ainsi ouvrir un volet économique dans l'affaire, estimant que M. Habré, qui a dirigé le pays de 1982 à 1990, lui a causé un préjudice financier.
"C'est une grande victoire pour les victimes, seules parties civiles statutaires, et une garantie quant à un procès juste et équitable", a réagi mercredi Me Assane Dioma Ndiaye, membre du collectif des avocats des victimes de l'ex-président.
En juillet 2013, plus de mille personnes, se considérant comme "victimes directes et indirectes" du régime d'Hissène Habré, se sont constituées parties civiles dans son procès.
L'ex-président Habré, en exil au Sénégal depuis sa chute en 1990, a été arrêté le 30 juin 2013 à Dakar. Il a ensuite été inculpé de crimes contre l'humanité et crimes de guerre le 2 juillet 2013 par le tribunal spécial et placé en détention préventive.
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