Les Chambres africaines extraordinaires (CAE) créées au sein des juridictions sénégalaises en vue de juger Hissène Habré ont rejeté, mercredi à Dakar, la demande de constitution en partie civile de l’Etat tchadien.
Les CAE ont jugé irrecevable la demande introduite par Ndjamena afin de pouvoir se constituer partie civile dans le procès de l’ancien président tchadien prévu pour démarrer en 2015.
Selon le procureur des CAE, Mbacké Fall, au total 2446 victimes du régime de Hissène Habré vivant au Tchad et au Sénégal ont été entendues.
‘’Un total de 76 témoins ont également été entendus. Maintenant, c’est un travail de recoupement que nous faisons. Ce qui me fait dire que nous sommes au dernier tournant du dossier de l’instruction. Seulement, nous attendons que l’Etat tchadien nous transfère deux suspects détenus à Ndjamena qui sont visés par notre réquisitoire’’, lançait Mbacké Fall récemment au cours d’un panel sur les longues détentions préventives.
Lancées le 8 février 2013 à Dakar, les Chambres africaines extraordinaires sont constituées d’une CAE d’instruction (4 juges), d’une CAE d’accusation auprès de la cour suprême de Dakar (3 juges et un suppléant), d’une CAE d’assises auprès de la Cour d’assises de Dakar (2 juges titulaires et 2 juges suppléants) et d’une CAE d’appel auprès de la cour d’appel de Dakar.
Arrêté le 30 juin 2013, Hiss7ne Habré a été inculpé, le 2 juillet de la même année, pour crimes contre l’humanité, crimes de torture et crimes de guerre par les Chambres africaines extraordinaires (CAE). Il vit en exil au Sénégal depuis sa perte du pouvoir au Tchad.
La défense de Habré conteste la légalité des CAE et a décidé de boycotter les audiences et le procès.