Karim Wade n’aura pas le privilège de partager la prison de Rebeuss avec son ancien proche collaborateur Abdoulaye Baldé. La commission d’instruction de la Crei a décidé, hier, de placer le maire de Ziguinchor sous contrôle judiciaire à la place d’un mandat de dépôt.
L’ancien ministre ne rejoindra pas son ami Karim Wade à Rebeuss, car le Parquet spécial près de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) n’a pas été suivi dans son réquisitoire. Alioune Ndao n’a pas eu une suite favorable au mandat de dépôt qu’il a requis contre Abdoulaye Baldé suite à son inculpation pour enrichissement illicite. La commission d’instruction de la cour a opté pour le contrôle judiciaire. Ce faisant, c’est un inculpé, tout de blanc vêtu- histoire de symboliser son innocence ?- qui a pris congé des magistrats-instructeurs vers 13h 30. Le maire de Ziguinchor a été escorté par son épouse et deux avocats dont Me Demba Ciré Bathily. A peine la porte de sortie franchie, la délégation bute sur les caméras de télévision qui l’attendaient depuis des heures sur l’avenue Cheikh Anta Diop. Et Me Bathily donne la nouvelle. «Monsieur Abdoulaye Baldé a été placé sous contrôle judiciaire. Il rentre chez lui et reste à la disposition de la justice. Il ne peut pas parler du dossier comme la commission d’instruction continue les enquêtes», résume l’avocat. Lui et son client regagnent le parking. Abdoulaye Baldé n’a pas tardé à ressortir, cette fois-ci bien installé au siège arrière de son véhicule sombre, en toute vitesse. La police a facilité son départ. Elle n’a pas donné aux groupuscules de militants une seule minute pour manifester leur sympathie à l’égard de leur leader. Durant toute la matinée, les Forces de l’ordre n’ont pas souffert pour assurer la fluidité de la circulation sur cette avenue très empruntée. Le moindre attroupement a été interdit.
Il est demandé à l’ancien ministre de justifier la licéité d’un patrimoine que le Parquet spécial a évalué à plus de 5 milliards de francs Cfa. Abdoulaye Baldé a d’ailleurs fait l’objet d’une mise en demeure d’un mois par le Procureur spécial. A l’expiration du délai, le maire de Ziguinchor n’a pas convaincu le Parquet. Ainsi, il a été remis à la commission d’instruction qui l’a inculpé et placé sous contrôle judiciaire.