La commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a placé mardi sous contrôle judiciaire le député-maire de Ziguinchor (sud), Abdoulaye Baldé, selon Radio Sénégal.
"La Cour a décidé de nous placer sous contrôle judiciaire", a déclaré, sur les ondes de cette radio, l’un des conseils de M. Baldé, l’avocat Demba Ciré Bathily.
La CREI poursuit l’enquête sur le patrimoine présumé illicite de M. Baldé, lequel ne peut désormais sortir du territoire national sans autorisation, en raison de cette mesure judiciaire.
Abdoulaye Baldé, directeur exécutif de l’ex-Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (ANOCI), était mardi matin devant la commission d’instruction de la CREI pour justifier une fortune estimée à 1,4 milliard de francs CFA.
Selon la Radio futurs médias (RFM), il a quitté les locaux de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, en compagnie de membres de sa famille, après avoir été entendu par la commission d’instruction de cette juridiction.
Le 11 juillet dernier, la CREI avait mis ce député en demeure de dire comment il a acquis une fortune estimée à 1,4 milliard de francs CFA.
M. Baldé aurait fourni des réponses consignées dans des documents de quelque 1.000 pages, selon des informations de presse.
Il a été élu maire de Ziguinchor en mars 2009. En juin dernier, il a été réélu à ce poste. Au milieu de la décennie 2000-2010, M. Baldé était directeur exécutif de l’ex-ANOCI, dont le budget se chiffrait à des centaines de milliards de francs CFA.
Ces dotations devaient servir à préparer et organiser le 11e sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), en mars 2008 à Dakar.
Abdoulaye Baldé, officier de police judiciaire devenu inspecteur général d’Etat, a été ministre des Forces armées, puis des Mines et de l’Industrie, sous le régime d’Abdoulaye Wade.
Avant ses fonctions ministérielles, il occupait le poste de secrétaire général de la présidence de la République.
Il a été maire de Ziguinchor (sud) de 2009 aux élections départementales et municipales du 29 juin dernier, lors desquelles sa liste avait remporté la majorité des sièges du conseil municipal de la principale ville du sud.
A la suite de la défaite d’Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle de 2012, il a quitté le parti de ce dernier, pour créer l’Union des centristes du Sénégal (UCS).
Depuis novembre 2012, il figure sur une liste de proches de M. Wade soupçonnés de s’être enrichis avec de l’argent public. Son immunité parlementaire a été levée par l’Assemblée nationale.