Des usagers du stade Alassane Djigo, se disant inquiets de la détérioration de cette enceinte sportive, demandent qu'elle soit réhabilitée au même titre que les autres infrastructures devant être mises aux normes pour les rencontres internationales.
En ce début de journée, samedi, la pelouse du stade Alassane Djigo ne paie pas de mine, même envahie par des équipes des écoles de football de Rufisque, de Dakar, de Pikine et de Guédiawaye, qui rivalisent d'ardeur en dépit de difficiles conditions de jeu.
Constatant l'état de la pelouse devenue pratiquement impraticable, le directeur technique du département de Pikine, Abdou Guèye décrète la fermeture de cette aire de jeu pour réhabilitation.
"L'état du terrain est calamiteux, d'ailleurs il est même dangereux d'y faire jouer des sportifs notamment des jeunes", dit-il ajoutant qu'en plus de l'aire de jeu, l'éclairage pose "un sérieux problème".
A l'origine de cette situation, "la surexploitation" du stade Alassane Djigo qui abrite à la fois les matchs de la Ligue professionnelle et ceux du championnat national populaire plus connu sous le nom de "navétanes", sans parler des matchs de préparation.
Il est donc selon lui temps de fermer Alassane Djigo pour la mise en service du stade Mbao, histoire de faire oeuvre de décongestionnement, d'autant que selon M. Guèye, un seul terrain "ne suffit pas à abriter les matchs de l'ensemble du département de Pikine".
De son côté, Yoro Sarr, un responsable des petites catégories, se félicite d'avance de la perspective de voir le stade Alassane Djigo fermé pour réhabilisation.
Il dit adhérer à cette idée vu l'état de détérioration du stade, invoquant "le devoir de mettre l'infrastructure aux normes internationales notamment pour l'As Pikine, qualifiée en Ligue des champions et la promotion du football local''.
Cheikh Tidiane Dione dit Tchallang, coordonnateur sportif de l'Union sportive pour l'éducation et le développement(USED) de Pikine ne dit pas le contraire. Il estime toutefois que la fermeture du stade Alassane Djigo doit aller de pair avec la rénovation et/ou la construction de nouvelles infrastructures dans le département.
"C'est bien de fermer et de rénover, mais il faut surtout construire d'autres stades. Comme Pikine a son stade, Yembeul, Mbao, Malika et Keur Massar doivent aussi avoir le leur", a-t-il dit, soulignant la nécessité de l'entretien des infrastructures, pour éviter qu'elles soient réhabilitées "tous les deux ans''.
A la question de savoir si une fermeture éventuelle de Alassane Djigo n'entraînerait pas des conséquences fâcheuses, il a rappelé que "l'année passée, des zones de Guédiawaye étaient venu jouer au stade de Pikine parce que leur stade était en rénovation''. Alors, "pourquoi le contraire ne se produirait-il pas ?".
El Hadj Guèye, secrétaire administratif de l'As Pikine, qui a réussi le doublé coupe-championnat, voit lui au-delà de la question de la pelouse, laissant entendre que la réhabilitation doit concerner d'autres parties et équipements.
Et pour cause, le stade Alassane Djigo de Pikine "renferme différents plateaux : une salle de boxe, un terrain de basket multifonctionnel, un espace où s’entraîne le Pikine rugby club qui participe au championnat, une piste pour les pratiquants d'arts martiaux et une salle pour les karatékas", signale El Hadj Guèye.
Les toilettes, par exemple, ''sont problématiques et régulièrement bouchées", même si les vestiaires des joueurs et des arbitres ainsi que la salle d'honneur sont fonctionnelles, a-t-il fait valoir, affirmant ne pas être opposé à la fermeture de Alassane Djigo, quitte à ce qu'impasse soit faite "sur les navétanes pas très productifs".
"Il y a trois jours, le directeur du stade, (Moussa Thiam), m'a demandé de lui dresser des termes de référence pour convoquer l'ensemble des usagers du stade et réfléchir sur comment remédier à la dégradation des équipements", renseigne le responsable administratif de l'équipe fanion de Pikine.
Si plusieurs acteurs et utilisateurs sont d'accord sur le principe de la fermeture du stade Alassane Djigo pour le rendre plus fonctionnel, El Hadj Guèye s'interroge néanmoins sur la position des politiques notamment de la mairie de la ville. "Je me demande si nos propositions auront l'onction de la mairie", se demande-t-il, sans suggérer une quelconque réponse à sa propre interrogation.
