Les forces de sécurité et les autorités administratives de Tambacounda (est) ont procédé lundi à l’incinération de deux tonnes 120 kilogrammes de médicaments contrefaits et de 380,5 kilogrammes de drogue estimés globalement à 84 millions de francs CFA, a constaté l’APS.
La quantité de drogue incinérée est constituée de chanvre indien et de cannabis, selon les autorités.
Les médicaments ont été saisis par les douaniers de la région durant les trois derniers mois, tandis que la drogue l’a été pendant le mois de juillet, a indiqué le colonel Ibrahima Thiam, directeur des douanes pour la zone sud-est.
L’incinération des médicaments et de la drogue s’est déroulée "un mois et sept jours" après la dernière en date, conformément à une recommandation du gouvernement.
Ce dernier exige que des opérations similaires soient effectuées par intervalle d’un mois sur les saisies de drogue, selon le gouverneur de la région de Tambacounda, Gabriel Ndiaye.
"Evidemment, nous ne souhaitons pas être là le mois prochain. Mais si nous avons une masse critique de saisies, nous serons là" pour éventuellement incinérer de la drogue ou des médicaments contrefaits, a expliqué M. Ndiaye.
Il a lancé un appel en faveur de l’abandon des médicaments contrefaits et invité les populations à s’approvisionner auprès des pharmacies. Gabriel Ndiaye estime que les structures commercialisant les médicaments contrefaits sont des "couloirs de la mort" qu’il faut abandonner.
Le colonel Ibrahima Thiam a dit que la mensualisation des opérations d’incinération des drogues est de nature à renforcer "la sécurité des agents" chargés de la lutte contre la prolifération de "ces produits nocifs".
"Dans d’autres pays, la destruction des drogues saisies se fait à un intervalle beaucoup plus rapproché", a signalé le colonel Thiam. Il souhaite que la périodicité des opérations d’incinération des drogues soit plus courte qu’elle est actuellement au Sénégal.
Il a par ailleurs suggéré que les transporteurs empruntant l’axe Dakar-Bamako et les usagers des véhicules de transport soient incités à collaborer avec les forces de sécurité, dans le but d’éradiquer le trafic de drogue entre le Mali et le Sénégal.
"J’estime que les [faux] médicaments sont plus dangereux [que la drogue]. Parce que ceux qui achètent la drogue le font en connaissance de cause, alors que les autres achètent les médicaments en espérant se soigner", a souligné Ibrahima Thiam.
Babacar Diop, le représentant de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal à la cérémonie d’incinération des médicaments contrefaits et drogues, a dit qu’il était "rassuré" par le "remarquable travail" des forces de sécurité.
Il estime que ces dernières doivent être "aussi infatigables que" les trafiquants de drogue et de médicaments contrefaits.