Aminata Touré reçoit les foudres des avocats d’Hissen Habré. En effet, ses derniers qui faisaient face à la presse hier, vendredi 25 août, menacent d’ester en justice l’ancienne ministre de la Justice et ancien Premier ministre accusée de «faux et usage de faux ».
Les avocats d’Hissen Habré menacent de porter plainte contre Aminata Touré. Ils l’ont fait savoir hier, vendredi 25 août, lors d’une conférence de presse dans un hôtel de la place. Aminata Touré, ancienne ministre de la Justice et ancien Premier ministre, est accusée de «faux et d’usage de faux en écriture» par les avocats d’Hissen Habré, Me El Hadji Diouf et compagnie. Ils lui reprochent d’avoir «falsifié» la signature du document portant création des Chambres Africaines extraordinaires(CAE), en vu d’arrêter leur client à des «fins personnelles».
Pour les conseils de l’ancien Président Tchadien, «La détermination de Mme Aminata Touré a joué un rôle de premier plan dans l’affaire Habré et ce pour ses ambitions personnelles. Ces dernières lui ont fait franchir des lignes vers l’usage de la force et de l’arbitraire pour priver le Président Habré de sa liberté», a déclaré Me El Hadji Diouf. Et de poursuivre : «aussi, le Président Hissen Habré se réserve-t-il le droit de déposer une plainte contre Mme Touré pour faux et usage de faux ayant entrainé son enlèvement et son emprisonnement illégal depuis plus d’un an».
Les avocats de Habré affirment s’être basés sur des enquêtes qu’ils ont menées pour déterminer la «culpabilité» d’Aminata Touré, ministre de la Justice à l’époque de la signature de l’accord portant création de la CAE : «ce document nous a toujours semblé douteux, aussi nous avons eu de cesse de poursuivre les investigations autour des conditions de son élaboration», a déclaré Me Diouf, avant de continuer : «aujourd’hui, la défense dispose de nombreux éléments qui consolident sa position dans la contestation de la légalité de l’accord portant création des CAE».
Selon eux, ces raisons énumérées leur confèrent la légitimité d’interpeler l’ancien ministre des Affaires étrangères, au nom de qui Aminata Touré avait signé le document incriminé, pour des éclaircissements : «Mme Aminata Touré a présenté et fait usage d’un document lui conférant les pleins pouvoirs pour signer l’accord devant la Cour de justice de la CEDEAO et a posé des actes d’une gravité extrême, M. le ministre, avez-vous signé ce document, ou bien est-il un faux» ?
l’interpelle-t-il.
Selon l’avocat, «ces manœuvres illégales et contraires aux principes démocratiques» doivent pousser le Président de la République à faire libérer Hissen Habré, d’autant plus que, a souligné Me Ibrahima Diawara, présent à la conférence de presse : «ces actes graves éclaboussent et discréditent le Sénégal, car ayant été posés par un membre de son gouvernement d’alors».