Le président de la Confédération suisse et le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) plaident le renforcement du respect du droit international humanitaire à l'occasion des 150 ans de la première Convention de Genève sur le DIH.
Le 22 août 1864, la première Convention de Genève pour l’amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne voyait le jour et consacrait en droit international l’idée que, même en temps de guerre, ‘’il est indispensable de préserver un minimum d’humanité’’.
‘’(…) la Suisse et le CICR mènent depuis 2012 des consultations avec tous les Etats, en vue de déterminer la meilleure façon de renforcer le respect du droit international, en se basant sur un mandat donné par la 31ème Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge’’, écrivent les présidents de la Confédération suisse et du du CICR dans une tribune transmise à l’APS .
La Suisse et la Suisse ‘’sont convaincus que les Etats ont besoin d’un forum au sein duquel ils pourront arrêter ensemble les mesures nécessaires pour renforcer le respect du droit international humanitaire’’, soutiennent les deux responsables.
Selon Didier Burkhalter et Peter Maurer ‘‘un tel forum inciterait les Etats à réfléchir de façon régulière et systématique aux moyens de s’acquitter de leurs obligations’’.
La réflexion des Etats ‘’permettrait de dresser progressivement un tableau général de la situation, reflétant la mise en œuvre des engagements et les difficultés qui en découlent’’, estiment-ils.
‘’Partant de là, les Etats pourraient enfin prendre des dispositions en vue de renforcer l’application du droit, par exemple en se soutenant mutuellement afin de développer les compétences et les capacités requises pour respecter leurs obligations'', soulignent les deux présidents..
Ils pourraient aussi ''s’informer mutuellement et promouvoir les mesures les plus efficaces pour mener à bien cette tâche souvent complexe’’, ajoutent-ils.
Selon eux, ‘’un forum des Etats permettrait en outre de créer les conditions nécessaires pour garantir que les nouvelles formes de guerre (par exemple en matière de technologies d’armement) soient régies par le droit et non l’inverse’’.
‘’Pour ce faire, expliquent –ils, il est indispensable de mettre en place un dialogue régulier sur les questions d’actualité du droit international humanitaire. Il est important par ailleurs que les Etats disposent d’un instrument adéquat pour pouvoir réagir en cas de violations graves du droit international humanitaire’’.
L’objectif est d’éviter ‘’que de tels crimes se reproduisent à l’avenir, et pour protéger les populations civiles contre de nouvelles souffrances. Un mécanisme permettant d’enquêter sur les causes de ces violations serait particulièrement indiqué’’.
Didier Burkhalter et Peter Maurer assurent que conformément à leur mandat, ‘’la Suisse et le CICR soumettront des recommandations concrètes en vue de l’établissement d’un tel forum à la 32ème Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui se tiendra fin 2015 à Genève. C’est à cette occasion que les Etats décideront de la suite à y donner’’.
Ils rappellent que depuis l’adoption de la première Convention de Genève, il y a 150 ans de cela, ‘’le droit international humanitaire est devenu un pilier central du droit international. Ses dispositions visent en définitive à préserver ce qui est propre à l’être humain : son humanité’’.
‘’Il s’agit là d’un droit irrévocable ; ce droit repose sur une conviction forgée à travers les siècles et les cultures, selon laquelle il est indispensable d’édicter des règles si l’on veut éviter que les guerres ne dégénèrent en barbarie’’, selon les présidents de la Confédération Suisse et du CICR.