Les cadres du parti du président de la République ont constaté la réalité toute crue : la CCR vit la crise la plus grave de son histoire. Hier, dans le sillage du directoire national présidé par Macky Sall lui-même à son retour de voyage, les cadres républicains étaient en conclave à leur siège du Point-E, à Dakar, pour réfléchir sur les orientations données face à la montée des périls, la tragique crise universitaire marquée par la mort de l’étudiant Bassirou Faye, et surtout, la stratégie à adopter devant la remobilisation du PDS, en attendant samedi et la promesse de Me Wade de « faire et dire » à cette occasion prévue à la place de l’Obélisque. Sans oublier les guerres de positionnement qui minent le parti présidentiel.
Au finish, la rencontre présidée par le coordonnateur national, l’ancien ministre Thierno Alassane Sall (TAS), s’est terminée en queue de poisson. Pire, la question du leadership à la tête de la CCR a été posée au vu de la tournure des événements. Selon un participant à la rencontre, Thierno Alassane Sall n’a rien fait pour détendre l’atmosphère et la tension était palpable. Etaient présents des directeurs généraux d’entreprise nationale, des directeurs d’Agence, des PCA, et les nombreux « frustrés », pas encore « casés » par le patron…
Seuls deux points ont finalement pu être discutés et ils concernaient la gestion de la crise universitaire. Et là, rien de nouveau : les deux intervenants - des universitaires - ont émis des opinions différentes sur la pertinence ou non de limoger Mary Teuw Niane, le ministre de l’Enseignement supérieur. Distribuant la parole à sa guise, « et à ceux dont il est sûr de la fidélité », TAS n’a pas réussi à assurer « une bonne police de la rencontre » qui a donné, vers sa fin, les airs d’une assemblée d’étudiants syndicalistes. Puisque la plupart des présents piaffaient d’impatience pour dire ce qu’ils avaient dans le cœur, ce qui devait arriver arriva. Le « cas » Thierno Alassane Sall lui-même s’est invité dans les discussions.
Flash-back. Quand le président Macky Sall décide de limoger du gouvernement les perdants aux locales, il applique la mesure à Thierno Alassane Sall, militant de la première heure et à la tête bien faite. Seulement, il faisait face à Idrissa Seck, nouveau patron de l’opposition, qui a remporté le conseil départemental de Thiès, consolidant ses fiefs. Apparemment mécontent de son limogeage, le responsable des cadres de l’APR n’attend pas un point de chute et annonce qu’il retourne à l’Asecna où il est ingénieur.