Militants et curieux ont encore rallié la salle d’audience n°4 du Palais de justice de Dakar. La pièce qui abrite le procès de Karim Wade s’est petit à petit remplie. A l’intérieur, presque toutes les places sont occupées. Une salle comble sous l’œil vigilant d’une pléthore de gendarmes et d’éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) en renfort. Il est 9 heures passées de 55 minutes.
L’ancien ministre d’Etat fait sa rentrée sur un cri de soutien de ses sympathisants. Il est accueilli par des hourras : «Président ! Président ! Président !» En réponse, il lève les bras en signe de victoire, avant de prendre place. Tout de blanc vêtu, écharpe assortie, Wade-fils est assis à sa place habituelle. Ses avocats sont là.
Quelques minutes plus tard, le président de la cour et ses quatre assesseurs prennent place. «Vous pouvez vous asseoir, l’audience est reprise», a dit Henri Grégoire Diop qui annonce la poursuite des débats. Après qu’il s’est encore présenté à la cour, Karim Wade a été sommé de retourner au box des accusés. L’ancien ministre quitte les lieux, par moments, sous bonne escorte à sa demande. Le mis en cause a encore suivi les débats avec attention. Très à l’aise, il jette par moment un coup d’œil sur sa montre de couleur noire. Les minutes passent et il prend des notes. Karim Meïssa Wade chuchote parfois quelques mots à l’oreille de ses avocats, puis sourit du box des accusés comme si de rien n’était. L’ancien ministre d’Etat a encore assisté en spectateur à la bataille procédurale que se livrent les avocats.
Wade-fils est zen et impliqué dans le déroulement de son procès. Il reste très attentif à ce que dit le juge Henri Grégoire Diop et ne le quitte pas des yeux. Sauf pour prendre des notes ou parler à ses avocats. Et au bout de huit tours d’horloge, entrecoupés par des suspensions d’audience, Karim Wade quitte le box sur un dernier cri de soutien de ses souteneurs.