Les avocats de la défense engagés dans la bataille de procédure ont passé à la loupe la constitution de partie civile de l’Etat. Selon eux, elle n’est pas en phase avec la morale.
Pour faire déclarer irrecevable la constitution de partie civile de l’Etat du Sénégal, les avocats de Karim Wade ont soutenu le caractère «immoral» de cette action. S’interrogeant sur le préjudice encouru par l’Etat, ils en sont arrivés à la conclusion que ce dommage n’existait nullement. «Comment l’Etat peut-il s’enrichir de l’illicéité d’un bien ?», s’interroge Me Borso Pouye qui a plaidé pour le rejet d’une quelconque constitution de partie civile de l’Etat. Pour elle, seul le procureur a sa place dans cette salle et non l’Etat en tant que partie civile. Elle circonscrit la question à un problème de simple «morale» et pense que la constitution de l’Etat du Sénégal n’est «pas conforme» à cette même morale. Revenant sur le patrimoine que la Crei semble attribuer à Karim Wade, Me Pouye insiste sur un point particulier : «Nous savons tous que la maison familiale du Point E imputée à Karim Wade appartient à Abdoulaye Wade. Cette maison ne peut pas faire partie du patrimoine de Karim. Or, elle a été répertoriée dans son patrimoine. Il faut faire preuve d’un peu de bon sens.»