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"Offense au chef de l’Etat": L’article 80, une jeunesse permanente
Publié le samedi 23 aout 2014   |  Enquête Plus


Samuel
© Autre presse par DR
Samuel Sarr ancien ministre d`Etat, ministre de l`Energie


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Le placement sous mandat de dépôt de l’ancien ministre Samuel Sarr remet au goût du jour le débat sur la suppression de l’article 80 du Code pénal. Un « outil » considéré comme une disposition liberticide toujours dirigée vers l’opposition, quel que soit le pouvoir en place.

Longtemps débattu sous le magistère de l’ex-président de la République, Abdoulaye Wade, le sort de l’article 80 du Code pénal sénégalais est remis au goût du jour par l’arrestation de Samuel Sarr, ex-ministre de l’Energie sous le régime d’Abdoulaye Wade.

Cet article, suspendu à la tête des opposants au pouvoir comme une épée de Damoclès, stipule : ‘’les autres manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, à enfreindre les lois du pays, seront punis d'un emprisonnement de trois ans au moins et de cinq ans au plus et d'une amende de 100 000 à 1 500 000 francs. Les coupables pourront en outre être frappés d'interdiction de séjour. (...) »

Des victimes à chaque alternance

Considéré comme une loi antidémocratique qui fait obstruction à la libre expression des citoyens sénégalais, l’article 80 résiste encore au temps, « imperturbable » et « insensible » aux critiques, bénéficiant à chaque alternance d’une « seconde jeunesse », sourd aux levées de boucliers suscités.

Selon la Rencontre africaine de défense des droits de l'Homme (Raddho), ‘’dans un pays qui se dit démocratique comme le nôtre, aucune personne ne doit être inquiétée pour avoir exprimé son opinion’’. Rien que de ce point de vue, ‘’l'article 80 doit disparaître de notre Code pénal ainsi que tous les articles liberticides’’, estime son président, Aboubacry Mbodji.

Dans une posture identique, le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY), Moustapha Diakhaté, se dit favorable à “une révision du code pénal et du code de procédure pénale pour donner plus de libertés aux citoyens”.

Les victimes de l’article 80 sont nombreuses qui ont séjourné en prison pour les délits d’offense au Chef de l’Etat. Parmi elles, le secrétaire général du Bloc des centristes gaïndés (BCG), Jean-Paul Dias, le patron du Groupe Avenir Communication (éditeur du Quotidien) Madiambal Diagne, le journaliste El Malick Seck, alors officiant à ‘’24h chrono’’.

Sous Macky Sall, la liste des victimes de l’article 80 risque de s’allonger au rythme des arrestations pour le délit d’offense au Chef de l’Etat. Sidy Lamine Niasse, PDG du groupe Walfadjri, y est passé, sans oublier Me Amadou Sall, ancien ministre libéral, qui avait comparé Macky Sall à un féticheur dans le dossier de Karim Wade, et Mamadou Massaly (PDS).

Pour Bara Gaye, ex-SG de l’UJTL, c’était six mois de prison ferme pour le délit d’offense au chef de l’Etat. Il avait accusé Macky Sall d’avoir retiré des passeports diplomatiques à des marabouts pour les remettre à des homosexuels…

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