Le commerce électronique dispose d'un potentiel pouvant assurer l'équilibre financier du secteur postal, mais son développement nécessite toutefois des pré-requis, a assuré, vendredi à Mbour, le chef du département marché postaux de l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), Kalidou Gaye.
"Etant donné que le commerce électronique ne connaît pas de frontières, c'est seulement grâce à la collaboration et à l'intégration commerciale des organisations postales et des acteurs du marché que le secteur postal peut offrir un service irréprochable", a-t-il déclaré.
Le responsable du département marché postaux de l'ARTP intervenait au deuxième jour d'un séminaire de formation sur "la réglementation des services des télécommunications et des postes". Sa communication portait sur le commerce électronique et son implication pour le développement du secteur postal.
Le contexte du secteur postal est caractérisé selon lui par une baisse du trafic du courrier classique souvent utilisée par les entreprises. Une tendance qui s'explique par le fait que les besoins des consommateurs ont évolué et se sont adossés aux TIC.
Un contexte qui tourne également autour des enjeux du développement durable, de la nécessité de développer des produits nouveaux et des services financiers postaux.
Selon des statistiques de comparaison de l'Union postale universelle (UPU), datant de 1999, 60% des revenus postaux était générés par les services postaux classiques. Ce chiffre est retombé à 30% en 2013.
M. Gaye a rappelé que le commerce électronique ou encore vente en ligne, ne se limite pas au seul réseau Internet. Des transactions électroniques se réalisent également sur les réseaux de téléphonie mobile. Dans ce cas, on parle de m-commerce (mobile commerce).
"Les acteurs du secteur postal doivent accompagner ce changement de comportement des consommateurs et profiter pleinement des opportunités offertes par les nouvelles technologies pour se réinventer afin de renforcer leurs positions sur le marché et générer des revenus supplémentaires", a-t-il indiqué.
"L'UPU a placé le commerce électronique dans le huitième objectif du millénaire pour le développement (…), ce qui constitue l'un des leviers essentiels d'innovation et de croissance des revenus postaux à travers ses services de paiement et de distribution", a t-il ajouté, avant de relever que le commerce électronique ne pourrait connaître "un essor significatif sans les services postaux".
Il est revenu sur les pré-requis du développement du e-commerce au Sénégal, suggérant notamment une politique sectorielle pouvant accompagner le processus.
M. Gaye a également préconisé un système d'adressage unique et performant pour garantir la qualité de service dans la distribution des produits commandés en ligne, mais aussi redynamiser les moyens postaux de paiement électronique.