La décision du Sénégal de fermer à nouveau ses frontières avec la Guinée, pour mieux se prémunir de la fièvre hémorragique Ebola, est le principal sujet traité par la livraison de vendredi de la presse quotidienne.
"Le Sénégal ferme ses frontières terrestres avec la Guinée", rapporte le quotidien national Le Soleil, reprenant une dépêche de l'Agence de presse sénégalaise (APS). "Le Sénégal se barricade à nouveau", confirme Sud Quotidien.
Les autorités sénégalaises avaient pris la même mesure en mars dernier, avant de décider de la réouverture des frontières quelques jours plus tard, en raison de l'évolution alors favorable de la situation en Guinée.
Le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique a publié jeudi un communiqué annonçant la fermeture des frontières du Sénégal avec la Guinée, "pays dans lequel sévit Ebola", indique le même journal.
Selon Sud Quotidien, cette mesure "vise également la circulation aérienne et maritime avec la Sierra-Leone et le Libéria, d'autres pays touchés" par la fièvre hémorragique dont l'ampleur continue d'inquiéter dans plusieurs pays de la région ouest-africaine.
"Compte tenu de l'évolution de la fièvre hémorragique à virus Ebola qui pose un problème de santé publique de portée mondiale, l'Etat du Sénégal, a, de nouveau, fermé depuis hier ses frontières terrestres avec la Guinée", souligne Walfadjri.
"Une décision qui s'étend aux frontières aériennes et maritimes pour les aéronefs et navires en provenance des zones où l'épidémie sévit", dont Le Libéria et la Sierra-Leone, précise le même quotidien.
"La mesure (a été) notifiée aux autorités guinéennes vers midi avant sa diffusion en début de soirée", écrit Le Populaire, en faisant observer que ce virus "sème la terreur" dans des pays comme la Guinée, la Sierra-Leone et le Liberia. Ebola "gagne du terrain'' en Afrique de l'Ouest avec plus de 1000, indique ce journal citant l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
La fermeture des frontières avec la Guinée où la fièvre hémorragique avait fait son apparition en févier dernier "était réclamée par des associations consuméristes comme l'ASCOSEN et des transporteurs, tels que ceux de Tambacounda, zone frontalière avec la Guinée", signale Le Populaire.
"Le Sénégal applique ainsi une mesure déjà mise en œuvre par la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le Cameroun et l'Afrique du Sud, entre autres. Il faut préciser que le Nigeria, un des pays touchés par le virus, n'est pas concerné par cette mesure", ajoute Le Populaire.
"L'Etat retrouve enfin la raison" en décidant de fermer les frontières avec la Guinée, estime La Tribune. "En refusant de le faire depuis longtemps (les autorités) ont mis en danger les Sénégalais contre tous les principes de santé publique", commente le billettiste de ce journal.
"Macky et son gouvernement étaient plutôt aveuglés par les règles de bon voisinage qui doivent s'effacer en de pareilles situations. Aujourd'hui, poursuit-il, ils semblent mesurer la gravité de la situation et se barricader en conséquence pour éviter le pire".
Le journal Le Quotidien fait remarquer que la mesure "s'étend même aux avions de Médecins sans frontières qui doivent transporter du personnel médical dans les zones affectées". "Ebola est plus fort que la solidarité africaine !", s'exclame ainsi le journal.
Il ajoute dans un billet : "(…) Dakar ne cédera pas ! Le pays, dont les dirigeants depuis l'indépendance, ont fait inscrire dans la Constitution qu'ils étaient prêts à renoncer à la souveraineté nationale pour renforcer l'unité africaine, ont reculé devant ce fléau mortel".
D'autres journaux dont L'Observateur ramènent leurs lecteurs à la situation prévalant à l'UCAD, où un étudiant du nom de Bassirou Faye a été tué le 14 août dernier dans des affrontements avec des forces de l'ordre. Les étudiants protestaient contre le non-paiement des bourses.
Sur ce sujet, L'Observateur rapporte que le président de la République Macky Sall a entamé des concertations pour la résolution de la crise née de cette situation. "Il a reçu le médiateur de l'UCAD hier" jeudi et devrait s'entretenir ce vendredi avec le recteur et les doyens des Facultés avant de rencontrer les étudiants samedi, rapporte ce journal.
"Macky reçoit les acteurs (de l'université) depuis hier", signale également L'As. "Comme il l'avait promis à son retour de voyage, constate-t-il, le président Macky Sall a entamé le dialogue avec les acteurs du monde universitaire afin de trouver une solution à la crise qui secoue le temple du savoir".